Barthélémy Dias juge ‘’injuste’’ l’obligation faite aux collectivités de voter un budget pour le reste de l’année

 

Le maire de Mermoz-Sacré Cœur Barthélémy Dias a indiqué que l’obligation faite aux collectivités locales nouvellement élues de voter un nouveau budget pour le reste de l’année est ‘’injuste’’ à l’endroit de ces nouvelles entités.

‘’Aujourd’hui la messe a été dite, c’est qu’il faut voter de nouveaux budgets, même si nous considérons que cela est injuste envers ces collectivités, parce que ça ne se justifie pas’’, a indiqué M. Dias. 

Il s’exprimait, samedi, au terme de la cérémonie d’installation du président du conseil départemental de Tambacounda, le responsable des jeunesses socialistes à Tambacounda. 

M. Dias était venu représenter le secrétaire général du Parti socialiste Ousmane Tanor Dieng. 

‘’Quand un chef d’Etat remplace un chef d’Etat, il trouve un budget sur place. Et il en est de même pour un ministre”, a fait constater M. Dias, non sans ajouter qu’étant donné que ‘’gouverner, c’est prévoir’’, une période transitoire devrait être prévue, afin d’épargner la situation actuelle aux nouvelles collectivités locales. 

‘’Maintenant, nous sommes devant le fait accompli, nous avons été invités à voter de nouveaux budgets’’, a-t-il dit, indiquant l’avoir personnellement fait, tout en invitant les autres collectivités à procéder ainsi. 

‘’C’est la première fois je pense depuis que le Sénégal est indépendant qu’on se retrouve avec une année budgétaire comptant deux budgets et deux comptes administratifs’’, a-t-il toutefois relevé. 

‘’Je fais partie de ceux qui pensent que la vision de l’Acte 3 (de la décentralisation) est arrivée à son heure, mais aucune œuvre humaine n’est parfaite’’, a-t-il poursuivi, estimant que ‘’les uns et les autres doivent accepter, en toute humilité, de reconnaître certaines erreurs et de voir ensemble comment on peut faire pour (les) rectifier’’. 

Pour M. Dias, ‘’cette loi doit revenir à l’Assemblée nationale, parce qu’il y a énormément de manquements’’. ‘’On ne peut pas nous faire croire que cette loi est parfaite, si elle était parfaite, les collectivités locales seraient toutes en train de fonctionner normalement’’, a-t-il dit. 

Il a cependant admis qu’en tant que telle, ‘’la vision (de l’Acte 3) est salutaire, vu le besoin de ‘’territoires fiables, rentables et bancables’’. 

‘’Les politiques ont une vision, c’est aux fonctionnaires de la mettre en œuvre’’, a-t-il soutenu, ajoutant que si le président de la République a lancé une idée, ‘’la coordination a fait défaut à certains niveaux’’. 

Le maire de Sacré-Cœur a relativisé la situation, notant que ‘’ce n’est pas trop méchant’’, et qu’étant donné que certaines collectivités ont voté leurs budgets, pendant que d’autres sont en train de le faire, ‘’peut-être dans un mois, nous aurons beaucoup plus de lisibilité sur ce qui est en train d’être proposé’’. 

APS