Jean Félix Paganon, ambassadeur de la France au Sénégal : « Le marché financier sénégalais est étroit …»

 

L’ambassadeur de la France au Sénégal, Jean Félix Paganon, n’a pas tardé à apporter la réplique à certains acteurs de l’économie sénégalaise qui dénonçaient l’omniprésence des sociétés françaises au Sénégal.

«On ne peut pas avoir d’une part le gouvernement sénégalais qui plaide, avec compétence et succès, l’attrait du Sénégal et essaye d’attirer des investisseurs et puis certains secteurs de l’opinion qui se plaignent de la présence d’intérêts au Sénégal», déclare le diplomate, ce dimanche, dans l’émission «Perspectives» de Sud Fm.

L’ambassadeur de la France au Sénégal trouve normal cet état de fait et le justifie par une nécessité. A preuve, prenant l’exemple de la Sonatel, il a estimé que la France détient «une petite majorité des actions». «Cela veut dire que le management est effectivement largement assuré par Orange, mais le personnel est fondamentalement sénégalais, alors que Sonatel se trouve être effectivement le premier employeur, la première capitalisation, et la première société en terme de fiscalité, de revenus fiscaux  pour le gouvernement Sénégalais. Vous me dites que c’est une mauvaise chose, moi je pense que c’est une bonne chose pour le Sénégal, pour l’économie Sénégalaise», rétorque-t-il.

L’autre argument servi par le diplomate français, c’est le Plan Sénégal émergent (Pse) qui, dit-il, comporte un volet d’investissement en infrastructures et un volet de financement par des bailleurs bilatéraux et multilatéraux. «Ça a été un grand succès la réunion de Paris. Effectivement, les engagements pris par les investisseurs couvrent très largement ou même excédent les besoins qui ont été exprimés par le gouvernement Sénégalais», dit-il, soutenant que «le marché financier sénégalais est relativement étroit, il n’y a pas de grand groupes capitalistes, il n’y a pas beaucoup d’épargnes locales, donc fondamentalement, cette croissance se fera à travers des investissements directs de l’étranger. C’est toute la problématique de l’attractivité». Selon lui, il «faut que ces investissements (étrangers) soient les bienvenus».

Parlant des intérêts français au Sénégal, l’ambassadeur Paganon soutient qu’ «ils montrent une décroissance régulière. Et cela n’est pas une mauvaise chose en soi. Cela démontre, un peu, que l’économie Sénégalaise se diversifie, qu’elle a de nouveaux partenariats avec d’autres pays. Et dans un monde globalisé, cela est inévitable. Nous sommes sortis de la relation qui était quasi-exclusive de l’époque postcoloniale.  Personne ne peut s’en plaindre».