État de catastrophe naturelle déclaré en France

 

Dans le hall de la gare de Montpellier, des centaines de passagers ont passé la nuit étendus sous des couvertures de survie tandis que d’autres cherchaient le sommeil à bord des rames que la SNCF avait garées sur les voies, a constaté un journaliste.

Vers 22 heures, un plateau assistance repas leur a été servi, ont raconté des témoins. Puis la Croix-Rouge est arrivée, servant du café et du thé. Sur les panneaux d’affichage, tous les trains prévus au départ entre 07h24 à 09h50 sont supprimés.

Un message diffusé aux haut parleur indique que la circulation des trains n’est pas envisagée avant cet après-midi.

Catastrophe naturelle

Certains passagers demeuraient toutefois philosophes. «Une expérience difficile, peut-être pas, mais originale, certainement», a commenté Yannick Portefaix, étudiant nîmois de 21 ans, bloqué depuis 17 heures lundi.

D’autres centres d’urgence ont été installés au Zénith et dans les écoles de Montpellier. Des prises en charge ont également été assurées dans les écoles et les lycées des communes limitrophes où les transports scolaires n’avaient pu être rétablis, selon la préfecture.

«Nous déclencherons pour une soixantaine de communes le dispositif de catastrophe naturelle» mercredi à l’occasion du conseil des ministres, a annoncé mardi matin sur RTL Bernard Cazeneuve, qui doit se rendre sur place dans l’après-midi.

Le ministre de l’Intérieur a l’intention de rencontrer les élus et «les forces mobilisées», au total plus de 1500 gendarmes, pompiers et militaires de la sécurité civile, qui ont effectué plus de 1200 interventions.

Accalmie

Actuellement, «une très nette accalmie perdure depuis la deuxième partie de nuit et va se prolonger dans les premières heures de la matinée», a annoncé mardi matin Météo France.

Dans l’Hérault, «en vigilance rouge depuis lundi, à l’heure actuelle plusieurs observations dépassent les 300 mm depuis le début de l’épisode ce qui justifie le maintien pour l’instant de la vigilance rouge compte tenu de l’état des sols de la lame d’eau supplémentaire attendue», précisent les météorologistes.

Cette vigilance reste en vigueur jusqu’à 17 heures, car des orages en provenance des côtes espagnoles doivent rapidement remonter vers le sud de la France. Lundi, le Lez, le fleuve qui traverse la métropole héraultaise, avait été placé en «vigilance crue rouge» alors que l’Orb et l’Hérault étaient en vigilance orange.

En outre, Météo-France a maintenu le suivi en vigilance orange pour les départements de l’Aude, des Pyrénées-Orientales et du Gard, où les pompiers ont également dû multiplier les interventions lundi.

Aucun mort

La ville de Montpellier a été excessivement touchée par cet épisode cévenol, le deuxième récent dans la région, dix jours après celui qui avait fait quatre morts à Lamalou-les-Bains et un dans l’Aveyron. Aucun mort n’a toutefois été recensé en début de journée mardi lors de ce nouvel épisode.

«Une telle situation, très préoccupante, ne s’est pas produite au moins depuis 2003 sur le grand Montpellier», a expliqué Alix Roumagnac, dirigeant de Predict, une filiale de Météo-France, à France Bleu Hérault.

Dans la métropole héraultaise, le Lez est sorti de son lit. Les rues et ronds-points ont été envahis par les eaux, occasionnant d’insurmontables bouchons. Image insolite, un kayak a même descendu une rue jouxtant la vieille ville.

Côté transports, il n’y a plus de difficultés sur le réseau routier national et les transports en commun reprennent après avoir été interrompus une partie de l’après-midi lundi, a précisé la préfecture. Le trafic aérien a également été interrompu.

(afp/Newsnet)