Tambacounda : la vente de feuilles de veine, une véritable activité génératrice de revenus.

 

La vente des feuilles de veine dans la commune de Tambacounda est devenue en ces temps de veille de Tabaski et de rentrée des classes, l’une des activités  la plus génératrice de revenus. Dans toutes les rues de cette cité, les vendeurs de ces  feuilles sont visibles. Ils utilisent toute sorte de moyen de transport pour se positionner très tôt le matin dans les coins et rues à forte fréquentation, afin de satisfaire les premiers clients.   Interrogés, ils affirment unanimement gagner beaucoup d’argent dans cette activité. « Si je vends tout ce que j’ai amené, je peux rentrer  avec plus de  10.000f ». Des vieux, des femmes jeunes et âgées, des élèves venus de Hamdallah Pont, dans la zone de Néttéboulou, de Touba Fall etc, font tous les jours le chemin à la recherche du pain journalier ou de quoi faire face aux multiples dépenses de cette période de soudure doublée de charges de début d’année scolaire et de Tabaski. Seulement cette activité de vente de feuilles de veine a fini de mettre à plat celle de la vente de paille d’arachide. Ces vendeurs de « Ngogne » ne savent plus à quelle personne s’adresser car leur chiffre d’affaire a nettement chuté.  D’ailleurs, l’un d’entre aux affirme que c’est un scandale car ils n’arrivent pas à écouler le plus petit sac dans la journée. «  Les gens viennent et n’achètent qu’un seau. Il nous arrive même de ne pas pouvoir vendre le plus petit seau. La situation est grave », s’écrit un vieux vendeur trouvé au rond point de l’ancienne gare routière Dakar. « Les éleveurs préfèrent acheter un tas de feuilles à 50f que d’acheter un sac de « Ngogne » à plus de 2500f ». Si ces vendeurs de feuilles de veine se frottent les mains, ceux de paille d’arachide pleurent à chaudes larmes. Une situation que déplore l’Association des amis de la nature. Selon cette structure, «  la coupe de ces arbres anéantit la croissance et la multiplication de l’espèce. Car il n’y aura plus de fruits et donc plus de repousse de l’arbre. L’arbre a une croissance très lente. Et donc si cette coupe abusive continue, nous risquons de perdre l’espèce ».

 

Ansoumana SADIO/www.Tambacounda.Info/