Les pilotes de Lufthansa se mettent en grève lundi

 

Le syndicat allemand de pilotes Cockpit a annoncé dimanche un nouvel arrêt de travail au sein du groupe Lufthansa pour lundi. Dans le même temps, les chemins de fer allemands ont traversé ce week-end leur plus grosse grève depuis 2008.

Le conflit chez Lufthansa, le huitième depuis avril, doit affecter des vols commerciaux en Allemagne à partir de lundi 13 heures jusqu’à 23h59 mardi, a annoncé cockpit dans un communiqué. Les vols long-courriers ne seront pas touchés, pas plus que ceux opérés pour Swiss, Austrian Airlines, Brussels Airlines, Air Dolomiti et la filiale à bas coûts Germanwings, a précisé de son côté Lufthansa.

Conditions de départ en préretraite

Le syndicat des pilotes a déjà mené sept mouvements de grève depuis le printemps pour protester contre le projet de la direction de Lufthansa de modifier les conditions de départ en préretraite pour les pilotes.

Cockpit a dénoncé l’attitude de «blocage» de la compagnie aérienne, qui souhaite relever l’âge auquel les pilotes pourront prétendre à une période transitoire avant la préretraite, actuellement à 55 ans, et entend les faire participer à son financement.

La grève affectera «environ 2150 vols» et plus de 200’000 passagers mais Lufthansa, en faisant voler d’autres pilotes (notamment ceux qui exercent des fonctions d’encadrement), prévoit d’assurer «un tiers» du trafic, soit 700 vols, a précisé le groupe dans la soirée.

L’Allemagne «à l’arrêt»

A l’inverse, Lufthansa a accusé l’organisation syndicale de chercher à «mettre l’Allemagne à l’arrêt», ce qu’une «nation attachée à la réussite économique» ne «peut se permettre». La compagnie a appelé à des «mesures urgentes» pour réformer le droit de grève, alors qu’un projet de loi est attendu en novembre.

«Ce nouvel arrêt de travail n’est ni compréhensible ni proportionné», a insisté la compagnie. Elle a assuré que le système offert à ses pilotes était «le meilleur du monde» et les a accusés de mettre en péril «la compétitivité» de l’entreprise dans un environnement difficile, au risque de pénaliser les 115’000 autres salariés.

Lufthansa réussit souvent à limiter les effets de ces grèves en faisant voler d’autres pilotes, dont certains qui occupent d’autres fonctions au sein de la société, et en prévenant à l’avance les passagers. Il n’en reste pas moins que ces mouvements lui coûtent très cher.

Grogne à la Deutsche Bahn

Le dialogue social s’est aussi envenimé au sein des chemins de fer allemands, qui connaissent depuis samedi matin leur plus grosse grève depuis 2008, jusqu’à lundi et sur tous les types de lignes.

Le syndicat des conducteurs de locomotives GDL, qui réclame entre autres une augmentation des salaires de 5% et une réduction de deux heures de leur semaine de travail, a promis samedi soir d’observer «une pause d’au moins sept jours» avant un éventuel nouvel arrêt de travail.

Cette grève menée en pleines vacances scolaires, la troisième en deux semaines, conduit à l’annulation d’environ 70% des trains grandes lignes, perturbant également les trains urbains, régionaux et de marchandises, selon la Deutsche Bahn.

Le trafic en Suisse est touché: un ICE sur deux vers Zurich et Berne est supprimé. En revanche, les City Night Line au départ de Bâle circulent normalement, ont indiqué les CFF. Les trains depuis Zurich vers Stuttgart et Munich s’arrêtent respectivement à Schaffhouse et Bregenz.(ats/Newsnet)