JAPON: Le ministre dépensait l’argent du parti dans un bar sado-maso

 

A peine nommé, déjà sur la sellette: le nouveau ministre japonais de l’Industrie a reconnu ce jeudi 23 octobre des dépenses de fonds politiques dans un bar sado-maso. Ce nouveau scandale est malvenu pour le Premier ministre Abe dont deux ministres ont déjà été balayés cette semaine.

Selon les médias japonais, une structure de gestion d’argent pour Yoichi Miyazawa, titulaire depuis mardi du ministère de l’Economie, du Commerce et de l’Industrie (Meti) et sénateur de la circonscription de Hiroshima (banlieue de Tokyo), a rapporté une dépense de 18’230 yens (163 francs suisses) le 6 septembre 2010 dans cet établissement, où des filles se font ligoter avec des cordes par des clients. M. Miyazawa s’est empressé d’affirmer qu’il n’avait pas participé personnellement à cette soirée.

On ne savait pas encore jeudi soir quel serait le sort du tout nouveau ministre de l’Industrie: démission, renvoi ou maintien. Au Parti Libéral-Démocrate (PLD), formation que préside M. Abe, le silence a régné. Le secrétaire général du gouvernement, Yoshihide Suga, s’est contenté de dire que le ministre de l’Industrie, neveu d’un ancien Premier ministre et cousin de l’actuel chef de la diplomatie, «gérerait correctement cette situation».

Maquillage et éventails

Si la somme mentionnée peut paraître dérisoire, le dégât politique, lui, est potentiellement gros alors que la ministre de l’Industrie, Yuko Obuchi, ainsi que celle de la Justice, Midori Matsushima, ont démissionné lundi, moins de deux mois après leur nomination, emportées par des scandales sur fond d’utilisation inappropriée de financements politiques.

L’ex-ministre de l’Industrie était notamment soupçonnée d’avoir dépensé entre 2007 et 2012 plus de 10 millions de yens (près de 74’000 euros) sans aucun rapport avec ses activités politiques, notamment en produits de beauté.

Quelques heures plus tard, sa collègue à la Justice, 58 ans, sortait livide du bureau de M. Abe. Elle venait de tomber pour une histoire de petits éventails en papier avec son portrait et son nom distribués à des électeurs de sa circonscription. Une violation du code électoral.

Suicide lors d’un 1er mandat

Outre les complications politiques à gérer, cette séquence fait immanquablement penser au premier mandat raté de Shinzo Abe à la tête du pays, entre septembre 2006 et septembre 2007: il avait dû gérer plusieurs départs de ministres sur fond de scandales. L’un d’eux s’était même suicidé. Shinzo Abe avait jeté l’éponge au bout d’un an.

(ats/Newsnet)