Premier cas d’Ebola confirmé à New York, un autre au Mali

 

Un médecin de New York récemment revenu d’Afrique de l’Ouest a contracté le virus Ebola, a annoncé dans la nuit de jeudi 23 au vendredi 24 octobre le maire de la ville, Bill de Blasio. Ce médecin de 33 ans qui avait travaillé en Guinée pour Médecins sans Frontières avec des malades d’Ebola, est le premier cas avéré d’Ebola dans la plus grande ville américaine et le quatrième aux Etats-Unis.

«Il n’y a pas de raison pour les New-Yorkais de s’inquiéter», a déclaré Bill de Blasio lors d’une conférence de presse, insistant sur le fait que la ville de 8,4 millions d’habitants s’était préparée à cette éventualité.

Enquête lancée

Le médecin, Craig Spencer, avait été hospitalisé plus tôt dans la journée avec plus de 39 de fièvre et des douleurs abdominales. Des examens approfondis avaient été décidés au regard de «ses récents voyages, des symptômes et de son travail passé», avaient expliqué les autorités sanitaires new-yorkaises.

Il a été immédiatement placé en quarantaine à l’hôpital Bellevue de Manhattan. L’hôpital Bellevue est l’un des établissements spécialement préparés pour gérer les éventuels cas d’Ebola à New York.

Les autorités new-yorkaises, sur le pied de guerre face à la menace depuis plusieurs semaines, ont également lancé une enquête pour savoir quelles personnes le jeune médecin pourrait avoir rencontrées à New York et potentiellement mis en danger depuis son retour d’Afrique il y a dix jours. Sa petite amie a été placée en isolation, et l’appartement du médecin à Harlem scellé.

Le cap des 10’000 cas pratiquement atteint

Parallèlement, le Mali vient de connaître son premier cas, une fillette venue de la Guinée voisine, qui a été placée en quarantaine à Kayes (ouest), a annoncé jeudi soir le ministère malien de la Santé dans un communiqué.

Plus d’un millier d’aides-soignants africains annoncés en Sierra Leone, en Guinée et au Liberia, un coordinateur nommé par l’Union européenne… La mobilisation internationale contre le virus Ebola a pris une nouvelle dimension jeudi 23 octobre pour prendre l’épidémie de vitesse.

L’Organisation mondiale de la santé (OMS) a évoqué une possible «inflexion dans la courbe» de la progression de la maladie d’ici à la fin de l’année, alors que le cap des 10’000 cas est pratiquement atteint, ce bilan incluant près de 4900 morts.

Renforts médicaux africains

La présidente de la Commission de l’Union africaine (UA, Nkosazana Dlamini-Zuma, a annoncé des renforts médicaux africains, jeudi, au cours de son passage à Freetown, première étape de sa tournée dans les trois pays les plus touchés. Elle s’est rendue au Liberia jeudi soir puis ira en Guinée vendredi.

«Plusieurs Etats membres africains se sont engagés à envoyer des personnels de santé au Liberia, en Sierra Leone et en Guinée, y compris la République démocratique du Congo qui en enverra 1000 en trois groupes», a-t-elle déclaré, sans préciser la date de l’arrivée d’un premier contingent de 200 médecins.

Elle a rappelé que la Communauté d’Afrique de l’Est (CEA) avait annoncé l’envoi de plus de 600 professionnels de santé, dont 41 médecins, le 17 octobre.

Les volontaires se font trop rares

Cuba, qui a déployé au début du mois 165 médecins et infirmiers en Sierra Leone, en a acheminé mercredi 83 supplémentaires, 49 au Liberia et le reste en Guinée.

Il est «extrêmement difficile de trouver assez de personnels soignants» pour venir lutter contre Ebola, a reconnu le directeur général adjoint de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), le docteur Keiji Fukuda. Il y voit «un défi majeur» pour enrayer la propagation.

Selon le dernier bilan de l’OMS, 443 soignants ont contracté le virus, qui a causé la mort de 244 d’entre eux.

Un aide soignant recherché

La Côte d’Ivoire, qui ne déplore aucun cas de fièvre Ebola, recherche un aide-soignant guinéen potentiellement infecté par le virus qui serait entré clandestinement dans le pays, ont annoncé jeudi à l’AFP les autorités sanitaires.

A New York, un médecin récemment revenu d’Afrique a été hospitalisé jeudi avec une forte fièvre et a subi des examens pour déterminer s’il souffrait du virus Ebola, ont annoncé les autorités sanitaires.

Il avait 39,4°de fièvre, selon le New York Post, qui a affirmé que ce médecin de 33 ans travaillait avec Médecins sans Frontières en Guinée, et y avait traité des malades souffrant du virus. Il en était revenu il y a dix jours.

L’UE veut «donner un coup de fouet» à la recherche

A Bruxelles, la Commission européenne a annoncé le déblocage de 24,4 millions d’euros «pour donner un coup de fouet» à la recherche.

Le nouveau commissaire européen aux Affaires humanitaires, le Chypriote Christos Stylianides, va coordonner la riposte européenne à l’épidémie, a annoncé jeudi dans un tweet le président sortant du Conseil européen Herman Van Rompuy.

Le cofondateur de Microsoft offre 100 millions

Aux Etats-Unis, le cofondateur de Microsoft, le milliardaire et philanthrope américain Paul Allen, a annoncé jeudi qu’il augmentait ses dons pour combattre l’épidémie d’Ebola pour les porter à 100 millions de dollars.

Le fondateur de Microsoft, Bill Gates, a de son côté a offert 50 millions de dollars à travers la Bill & Melinda Gates Foundation. Le PDG de Facebook Mark Zuckerberg et sa femme Priscilla Chan ont eux donné 25 millions de dollars aux Centres américains de contrôle et de prévention des maladies (CDC) pour les aider à combattre Ebola.

Espoirs de l’OMS

L’épidémie, la pire de l’histoire de cette fièvre hémorragique découverte en 1976 en RDC, représente toujours une urgence mondiale, selon l’OMS.

«D’ici au début décembre, nous espérons voir une inflexion dans la courbe», a indiqué le Dr Fukuda de l’OMS.

Le président sierra-léonais Ernest Bai Koroma a aussi estimé que l’épidémie de virus Ebola serait «contenue» dans le pays «d’ici à la fin de l’année», jeudi, sur la chaîne de télévision britannique ITV News.

Contrôle des frontières

Au Liberia, le pays le plus touché, avec 2705 morts pour 4.665 cas, la présidente Ellen Johnson Sirleaf a appelé à un contrôle strict des frontières avec la Sierra Leone et la Guinée afin d’empêcher une résurgence du virus dans les rares régions où l’épidémie recule.

Elle évoquait la province de Lofa, limitrophe de la Guinée, où sont apparus les premiers cas au Liberia en février, et où quasiment aucun nouveau cas n’a été signalé depuis trois semaines, appelant ses homologues guinéen et sierra-léonais à la vigilance pour préserver cet acquis.

Malgré l’augmentation des moyens dans les trois pays, l’OMS souligne qu’un quart seulement des 4700 lits nécessaires dans les centres de traitement pour parvenir à l’objectif de l’ONU d’isoler 70 % des malades d’ici au 1er décembre sont actuellement disponibles.

(afp/Newsnet)