IMMIGRATION: L’opération Triton sera lancée samedi en Méditerranée

 

«Triton sera opérationnel dès samedi grâce aux moyens mis à disposition par les Etats membres», a souligné vendredi la commissaire Cecilia Malmström dans sa dernière intervention en qualité de responsable de l’immigration et des Affaires intérieures.

Elle a ensuite passé le témoin à l’ancien ministre grec de la Défense Dimitris Avramopoulos et pris en charge le portefeuille du Commerce. Triton pourra compter sur 21 navires, quatre avions, un hélicoptère et 65 officiers détachés par les Etats membres.

Mais l’opération n’a pas vocation à remplacer l’opération militaire italienne Mare Nostrum, dont le ministre italien de l’Intérieur Angelino Alfano a annoncé vendredi la fin.

Mare Nostrum, une mission italienne

«L’Italie a l’obligation de mobiliser des moyens pour assurer la surveillance des frontières extérieures de l’UE, d’intervenir pour apporter assistance à des embarcations en difficulté et de lancer des opérations de sauvetage», a-t-on insisté vendredi de source européenne.

La décision de mettre un terme à Mare Nostrum «appartient aux autorités italiennes, car il s’agissait d’une opération nationale menée avec des moyens nationaux et lancée après la tragédie de Lampedusa en octobre 2013», dans laquelle deux naufrages avaient fait plus de 400 morts.

«Triton est un outil de soutien et ne se substitue pas aux obligations de l’Italie», a-t-on insisté à Bruxelles. «Les migrants secourus seront débarqués en Italie, où ils seront enregistrés et pris en charge. Ils pourront déposer une demande d’asile et l’Italie devra la traiter», a-t-on ajouté.

Triton «accompagnée» durant deux mois

«L’Italie a fait son devoir», a souligné de son côté Angelino Alfano. Il a précisé que Rome avait dépensé quelque 114 millions d’euros depuis le début de l’année pour financer cette opération.

Mare nostrum s’achève, mais les opérations de sauvetage continueront conformément «aux lois de la mer. Et ces lois «stipulent que si on t’appelle parce qu’il y a un danger, tu dois intervenir», a ajouté le ministre. «Il y aura une phase dans laquelle Mare Nostrum accompagnera Triton, qui durera deux mois», a-t-il encore assuré.

L’opération Triton, coordonnée par Frontex, l’agence européenne pour la surveillance des frontières, a un budget mensuel de 2,9 millions d’euros pour prendre en charge la location des moyens mis à disposition par les Etats membres. Sa durée n’a pas été arrêtée, mais elle dépendra du budget alloué à Frontex pour 2015.

Frontex n’a pas de moyens en propre et doit composer avec les Etats, qui précisent la durée de la mise à disposition des moyens et des hommes, l’endroit où ils interviennent et les termes de leur mission, a expliqué une source proche du dossier.

(afp/Newsnet)