ETATS-UNIS: Voici comment Barack Obama régularise les clandestins

La guerre est déclarée. En décrétant jeudi un sursis pour 5 des 11 millions de clandestins vivant aux Etats-Unis, Barack Obama pousse l’opposition républicaine à la faute. Désormais majoritaire au Congrès, la droite est déchirée entre sa base traditionnelle (qui veut expulser tous les illégaux) et un électorat hispanique en plein boom, qui a fait échouer en 2012 le candidat présidentiel Mitt Romney. Le président démocrate, lui, avance des solutions qu’il dit «raisonnables» pour gérer les millions de travailleurs en situation irrégulière – pour moitié des Mexicains – qui souvent sont là depuis plus de 13 ans. Voici comment.

Permis pour les parents

Au printemps, quelque 4,1 millions de personnes vivant en situation irrégulière sur le territoire depuis au moins cinq ans pourront demander un permis de travail de trois ans (renouvelable) pour peu qu’ils soient père ou mère d’un citoyen des Etats-Unis ou d’un résident permanent (détenteur de la fameuse «Green Card»).

Sursis pour les enfants

Barack Obama élargit les critères permettant depuis 2012 de surseoir à l’expulsion de jeunes clandestins arrivés aux Etats-Unis avant l’âge de 16 ans. Désormais, il suffit d’être présent sur le territoire depuis le 1er janvier 2010 (et non plus le 15 juin 2007). L’âge maximal de 31 ans est supprimé. Par contre, il faut toujours obtenir un diplôme équivalent à la maturité suisse et ne pas avoir de grave inscrit sur son casier judiciaire. A ces conditions, les jeunes peuvent rester pour trois ans (renouvelables), contre deux ans auparavant. Au 30 juin dernier, quelque 600 000 personnes avaient déjà bénéficié du programme Defferred Action for Childhood Arrivals (DACA). Il pourrait y en avoir 270 000 de plus. Ils peuvent obtenir une autorisation de travail.

Facilités pour les diplômés

Les travailleurs très qualifiés et les étudiants scientifiques obtiendront plus facilement un visa. Quant aux étrangers ayant décroché un diplôme aux Etats-Unis dans les disciplines en pénurie (sciences, technologies, ingénierie, mathématiques), ils pourront rester plus longtemps grâce à une extension du programme Optional Practical Training (OPT). En tout, quelque 500 000 personnes pourraient être concernées.

Expulsions différenciées

La police fédérale expulsera en priorité les clandestins jugés dangereux et ceux appréhendés à la frontière (surtout mexicaine). Des moyens supplémentaires seront fournis aux douaniers et leurs salaires seront augmentés pour être au même niveau que ceux d’agents du FBI. Par contre, la déportation ne sera pas considérée comme prioritaire pour les immigrés vivant illégalement aux Etats-Unis depuis plus de 10 ans ou pour les parents de personnes résidant légalement sur le territoire.

(TDG)