ELECTIONS: La Namibie organise le premier vote électronique d’Afrique

Quelque 4000 bureaux de vote sont disséminés à travers ce pays d’Afrique australe, conquis et administré par l’Afrique du Sud en 1915 après la colonisation allemande.

Les élections semblent gagnées d’avance pour le parti au pouvoir malgré la grogne sociale et celles-ci devraient amener davantage de femmes au pouvoir.

Dans l’isoloir, les électeurs trouveront pour la première fois des machines de vote de fabrication indienne, équipées d’écrans tactiles.

Des partis d’oppposition, craignant des pannes ou des fraudes alors que les autorités affirment au contraire que les résultats attendus samedi seront plus fiables et plus rapides, ont intenté un recours de dernière minute pour faire reporter le vote, en vain.

«Paix, stabilité et prospérité» promises

Les Namibiens auront le choix vendredi entre neuf candidats présidentiels issus de plusieurs partis, allant des «Combattants pour la liberté économique», à l’extrême-gauche, au Parti républicain de la minorité blanche.

Un seul est susceptible de l’emporter, le premier ministre Hage Geingob, 73 ans.

Déjà premier ministre pendant 12 ans à l’indépendance, il occupe de nouveau ce poste depuis 2012 et devrait succéder au chef de l’Etat sortant, Hifikepunye Pohamba, qui ne peut pas se représenter après deux mandats.

Issu de la Swapo, le parti de la lutte anti-coloniale et anti-apartheid qui a gagné toutes les élections depuis 1990, Hage Geingob promet «paix, stabilité et prospérité».

Mais plus que son programme, les électeurs regardent surtout l’étiquette Swapo.

«Je suis né Swapo», explique ainsi Hosea, un étudiant de la capitale Windhoek, reflet de la popularité dont jouit le parti malgré les problèmes de chômage – un actif sur quatre est sans emploi, selon les chiffres officiels.

La Swapo, à l’image de la plupart des mouvements ayant conduit leur pays à l’indépendance, est devenu un parti attrape-tout, couvrant tout l’échiquier des idées politiques, souvent davantage préoccupé par ses querelles de courants que par ses électeurs.

Diamant et uranium

Selon un récent sondage, près de deux tiers des électeurs namibiens jugent le gouvernement en échec face au chômage, à la corruption et à la pauvreté.

L’économie, en croissance de 4% cette année, reste dépendante du diamant et de l’uranium, les inégalités sont énormes et les membres du parti largement perçus comme des bénéficiaires de commandes publiques ou pourvoyeurs «de jobs pour les camarades».

Pour amadouer les électeurs, la Swapo a promis en cas de victoire que la moitié des élus, au parlement et dans le parti, serait désormais des femmes, présentant une liste «zèbre», alternant un homme, une femme.

Du coup, la Constitution a été modifiée, non pas pour imposer un quota de femmes au Parlement mais pour augmenter le nombre total de députés de 72 à 96, et éviter que les élus sortants masculins ne perdent leurs précieux maroquins.

(afp/Newsnet)