Un parti d’extrême gauche demande l’expulsion de Blaise Compaoré du Maroc

Deux partis de gauche, le PSU et la Voie démocratique, se disent hostiles à l’accueil de Blaise Compaoré au Maroc. Le PSU se contente de dénonce la décision des autorités marocaine. En revanche la VD demande ouvertement l’expulsion de l’ancien président du Burkina Faso.

Les grands partis marocains (majorité et opposition) observent un silence total quant à l’arrivée au Maroc de l’ancien président burkinabés Blaise Compaoré, officiellement en « séjour d’une durée déterminée ». Mais deux petites formations de gauche, le PSU de Nabila Mounib et la Voie démocratique de Mustapha Brahma, se disent -chacun à sa manière- très hostiles à la décision des hautes autorités du royaume d’accueillir l’ex-homme fort de Ouagadougou.

Le secrétariat national d’Annahj, d’obédience marxiste-léniniste, n’a pas fait dans la dentelle. Dans un communiqué, elle demande tout simplement l’ « expulsion de Campaoré », refusant par la même occasion que le Maroc soit une « terre d’asile pour des anciens dictateurs ». Par la passé Rabat avait déjà donné refuge à l’ex-président zaïrois Mobutu Sese Seko, chassé du pouvoir en 1997 par un mouvement armé conduit par Laurent Désiré Kabila.

Le PSU plus mesuré que Annahj

Annahj (VD) a appelé les associations ayant déclaré le boycott de la deuxième édition du Forum mondial des droits de l’Homme de placer cette question au cœur de leurs revendications qui seront soulevées lors du sit-in de protestation qu’elles comptent organiser le jeudi 27 novembre à Marrakech. Moins virulent, le PSU (Parti socialiste unifié) a exprimé son refus de voir le Maroc traité de « complice » de Compaoré dans les crimes qu’il aurait commis durant les 27 années à la tête du Burkina-Faso.

Cette divergence de ton entre les deux formations s’explique par la position qu’adopte chaque parti sur l’échiquier politique national. Le PSU accepte les règles du jeu démocratique à la marocaine et sa direction se prononce pour la marocanité du Sahara. En revanche la Voix démocratique est plus proche des thèses défendues par le Polisario que celles des autorités de Rabat. En outre, l’enseigne partisane n’a jamais pris part à une consultation électorale ou référendaire.

Blaise Compaoré est depuis samedi dans un palace à Marrakech, en attendant de trouver un pied à terre qui soit digne de sa fortune amassée pendant près de trois décénnies au pouvoir.

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