ZURICH: L’ADN survit à un aller-retour dans l’espace

Du matériel génétique placé sur l’enveloppe extérieure d’une fusée par des chercheurs zurichois a résisté à un voyage aller-retour dans l’espace. Et cela malgré des températures atteignant 1000 degrés lors du retour dans l’atmosphère, ainsi qu’ils le rapportent dans la revue «PLOS One» mercredi 26 novembre.

«Nous avons été totalement surpris de retrouver autant d’ADN intact et en état de fonctionner», indique Cora Thiel, de l’Institut d’anatomie de l’Université de Zurich, citée mercredi dans un communiqué de cette dernière.

Une partie importante du matériel génétique était encore en état de transmettre des informations génétiques à des cellules bactériennes ou de tissu conjonctif.

De l’ADN d’origine terrestre dans l’espace

L’ADN avait été appliqué à différents endroits sur l’enveloppe de la fusée ainsi que sur les têtes des boulons. C’est là qu’il a le mieux résisté, à hauteur de 53%. Sur l’enveloppe, 35% avait conservé sa pleine fonction biologique.

Au vu de ces résultats, «nous avons été un petit peu inquiets», déclare le responsable de l’étude Oliver Ullrich dans un communiqué de la revue. Ils montrent qu’il n’est pas du tout invraisemblable que malgré toutes les précautions prises, des engins spatiaux amènent de l’ADN d’origine terrestre sur leur lieu de destination et le contaminent. C’est une question qui concerne la Terre, l’espace et les autres planètes, estime le chercheur.

Une altitude de 270 kilomètres

L’expérience a utilisé une fusée TEXUS-49. De tels engins sont lancés deux fois par an à des fins scientifiques depuis Esrange, près de Kiruna, dans le nord de la Suède.

Elles atteignent une altitude de 270 kilomètres avant de retomber en décrivant un arc de cercle puis de revenir sur Terre à l’aide d’un parachute. Sur les vingt minutes du vol, six se déroulent pratiquement en gravité zéro, ce qui permet d’effectuer diverses expériences.

(ats/Newsnet)