Tambacounda : le conseil départemental invité à s’investir dans la prévention des grèves

 

 

Des membres de la première législature du conseil départemental de Tambacounda (est) ont suggéré jeudi à leur institution s’investir dans la prévention et la résolution des mouvements d’humeur au sein des établissements enseignement secondaire de la capitale orientale.

La dernière grève des élèves du nouveau lycée communal de Tambacounda, qui a pris fin mercredi après un mouvement de près d’une quinzaine de jours, avait monopolisé les débats d’orientation budgétaire du conseil départemental.

Le conseiller Salif Samba Diallo a ainsi préconisé que les premiers investissements du conseil départemental aillent au lycée communal et au nouveau lycée technique de Tambacounda.

Les pensionnaires du nouveau lycée communal, situé à la périphérie de la commune et dont les locaux ont été ouverts avec la rentrée des classes, étaient en mouvement pendant près d’une quinzaine de jours, réclamant entre autres, de l’eau et de l’électricité pour leur établissement.

Les grévistes faisaient quotidiennement le tour de la ville pour faire sortir les élèves de la quasi-totalité des structures scolaires, du primaire au secondaire, en passant par les collèges.

“Pour une fois, je suis pour cette grève”, a indiqué dans son intervention, M. Diallo, disant “approuver” la protestation des lycéens, dans la mesure où “on ne peut pas ouvrir un lycée sans eau”.

“Sans eau, on ne peut pas travailler, surtout avec la canicule qui règne à Tambacounda”, a poursuivi l’homme politique, avant de demander que le conseil départemental trouve une solution à ce problème, si la SONES (Société nationale des eaux du Sénégal) ne s’en charge pas, étant donné que l’éducation fait partie des compétences transférées. “Autant, ne pas ouvrir ce lycée”, si une solution n’est pas trouvée à cette question, a-t-il dit.

Tout en louant les travaux de réfection en cours des locaux du conseil départemental, il a relevé qu’il faut garder à l’esprit qu’il y a quelques années, ce bâtiment a été saccagé lors d’une grève d’élèves.

Pour le conseiller Madou Bayo, de Makacoulibantang, il est nécessaire de faire comprendre aux élèves de Tambacounda que les grèves jouent contre eux, d’autant que la région “souffre d’un préjugé favorable” qui fait que ses enfants doivent “fournir un effort supplémentaire” pour réussir et aider leurs parents frappés par la pauvreté. Pour lui, le combat réside plutôt dans la culture de l’excellence.

“A partir du 15 janvier, si la Sones ne fait pas le branchement (…), nous le ferons”, a assuré le président du conseil départemental, Alassane Sina Cissokho, répondant aux interpellations.

Selon le préfet du département, Amadou Bamba Koné, le lycée dispose d’un point d’eau courante. Ce que les élèves demandaient, a précisé le représentant de l’Etat, c’est que l’eau soit drainée jusque dans les bâtiments.

Il a d’ailleurs relevé que leur doléance au début de la grève concernait la mise à disposition était d’un terrain de football. Ils ont par la suite ajouté à leurs revendications la question de d’eau, après s’être engagés à lever le mot d’ordre.

Le préfet a invité les conseillers et les parents d’élèves à s’investir pour éviter ces perturbations, laissant entendre qu’il n’était pas acceptable que certains élèves puisent empêcher leurs camarades qui veulent étudier de le faire.

Concernant l’appui devant être consenti aux étudiants, évoqué par ailleurs par les conseillers, le président du conseil départemental a précisé que l’institution qu’il dirige n’excluait pas cette éventualité, mais “dans la mesure de (ses) possibilités”.

Il a dit ne pas accepter que les étudiants viennent assiéger le conseil départemental pour exiger ce soutien comme s’il s’agissait d’une obligation, vu que l’institution n’a en charge que les lycées et les collèges, et reçoit des subventions pour ces établissements uniquement.

Dans son rapport introductif, M. Cissokho avait promis qu’un “accent particulier” serait mis sur l’éducation et la santé. La commission éducation, avait-il rapporté, préconise dans sa feuille de route “l’accompagnement des élèves et étudiants ainsi que la participation effective à la gestion des établissements scolaires”.

ADI/BK

APS/