Sidiki Kaba : “Mon poste de ministre n’est pas incompatible avec ma nomination à la CPI”

Le garde des Sceaux, ministre de la Justice, Sidiki Kaba, a afirmé, vendredi à Dakar, que sa nomination au poste de président de l’Assemblée des Etats parties de la Cour pénale internationale (CPI) est une victoire diplomatique du Sénégal, répétant qu’il ”n’y a aucune incompatibilité” avec sa fonction de membre du gouvernement.

S’exprimant au cour d’un conférence de presse, Me Kaba a notamment rappelé que le poste de président de l’assemblée des Etats parties est une ”fonction d’honneur et de prestige non rémunérée”.

”Il n’y a aucune incompatibilité (…) au niveau de la CPI. Je ne suis pas juge. La Cour est une institution et l’Assemblée regroupe des Etats qui, ensemble, décident d’avoir un président qui coordonne les politiques internationales, qui peuvent permettre d’éviter la perpétration des crimes internationaux(…)”, a-t-il expliqué.

”Le travail à faire est un travail de complémentarité des justices nationales. Et ce qui m’est demandé de faire, c’est de renforcer ces systèmes judiciaires nationaux, de renforcer les système judiciaires nationaux des autres pays”, a-t-il ajouté.

Il affirme que c’est ce qui permet, à travers le principe de la complémentarité, de faire en sorte qu’on n’ait pas besoin d’actionner la CPI, qui est le dernier recours.

”[…] Je suis la où je suis, et ce travail sera un travail qui sera exécuté en tenant compte de l’ensemble de mes attributs”, a-t-il ajouté

Il a notamment exprimé sa volonté de faire en sorte que ”le Sénégal soit à l’honneur par exigence (…) et [de] permettre au système judiciaire sénégalais d’être à la hauteur du système judiciaire international”.

Inscrit au Barreau de Dakar en 1980, Sidiki Kaba a mené une longue carrière de défenseur des droits de l’homme. En 2001, il a été élu à la tête de la Fédération internationale des droits de l’homme (FIDH). Il a occupé ce poste jusqu’en 2007.

Juriste, titulaire d’une licence de philosophie et de lettres, il “a étudié, défendu et utilisé les différents instruments, normes et principes des systèmes régionaux et internationaux de protection et de promotion des droits de l’homme”, selon une note biographique de l’intéressé.

A son nouveau poste à la CPI, il remplace la diplomate estonienne Tiina Intelmann.

L’Assemblée des Etats parties, principal administrateur et corps législatif de la CPI, assure l’administration générale de la juridiction, à l’exception du bureau du procureur.

Cent vingt-deux pays sont Etats parties au Statut de Rome, le texte fondateur de cette juridiction. Parmi eux se trouvent 34 pays africains.

MF/ASG / APS /