Etat islamique: Tokyo toujours en quête d’informations au sujet de ses otages

 

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Le gouvernement japonais continuait, samedi 24 janvier, d’activer tous les canaux pour sauver ses deux otages aux mains du groupe Etat islamique (EI).

Des experts ont invité les autorités nippones à tenter d’établir le contact via les relations tissées dans la région, notamment avec la Turquie.

«Il n’y a pas vraiment de progrès», a déclaré aux médias japonais un responsable du gouvernement dans la matinée, près de 24 heures après la fin présumée de l’ultimatum de 72 heures posé mardi par les djihadistes.

Dans une vidéo, que les experts estiment «trafiquée» à cause d’ombres divergentes et des incohérences, un membre de l’EI a menacé en anglais de tuer les deux Japonais, le patron d’une petite société de sécurité et un journaliste, si 200 millions de dollars ne leur étaient pas versés dans le délai imparti. Toutefois, selon le gouvernement japonais, «aucun message» n’est ensuite venu des ravisseurs.

Même si aucune avancée concrète n’est apparue ces dernières heures, un conseiller du Premier ministre Shinzo Abe a cependant déclaré vendredi sur la télévision TBS: «ce n’est pas qu’il n’y ait pas de réaction de façon indirecte, mais nous n’avons pas de réponse» des djihadistes eux-mêmes.

«Il n’y a pas de vraies nouvelles informations, nous avons juste fait le point sur la situation», a ajouté samedi le ministre japonais des Affaires étrangères, Fumio Kishida, à la sortie d’une réunion de crise.

Ne rien céder

Le gouvernement, qui subit aussi la pression des dirigeants étrangers pour ne rien lâcher, avait réaffirmé la veille sa position de «ne pas céder aux menaces terroristes», ainsi que son engagement «à les combattre avec la communauté internationale», même si le Japon ne peut fournir que des soutiens non militaires, du fait de l’interdiction constitutionnelle de passer à l’offensive.

L’exécutif a démenti des rumeurs selon lesquelles aurait été évoquée la possibilité théorique d’intervenir dans de tels cas en vertu d’une nouvelle interprétation de la loi fondamentale autorisant, au nom de la défense collective, le Japon à dépêcher des soldats sur le terrain pour aider un allié attaqué ou sauver des compatriotes.

Pour le moment, l’entourage du Premier ministre Shinzo Abe souligne que l’heure est surtout à «accumuler des informations avec l’aide d’autres pays afin de faire libérer au plus vite les deux Japonais».

«Avant les 72 heures, j’avais très peur mais puisque rien ne s’est passé après l’expiration de ce délai, j’ose espérer», a déclaré aux médias un ancien guide du journaliste nippon kidnappé. Ce dernier aurait disparu fin octobre dans la zone contrôlée par l’EI en Syrie.

La localisation exacte des deux otages demeure cependant inconnue.

L’expertise française

«Nous n’écartons aucune hypothèse, nous rassemblons et contrôlons toutes les informations», a pour sa part déclaré vendredi soir un adjoint de M. Kishida, Yasuhide Nakayama, dépêché en Jordanie pour gérer directement les contacts sur place.

Les spécialistes de l’islam et les médias insistent sur le rôle clef que pourrait surtout jouer la Turquie et peut-être aussi la France qui est parvenue à faire libérer l’an dernier quatre journalistes enlevés par l’EI.

«Le Premier ministre Abe a visité plusieurs fois la Turquie, certes pour des motifs avant tout économiques relatifs notamment à l’énergie nucléaire, mais ce pays, qui a une frontière avec la Syrie et est un point de passage, peut être un intermédiaire important», selon le professeur Masanori Naito de l’université Doshinsha.

(ats/Newsnet)