Désenclavement des zones périphériques: l’Etat veut influer sur le coût du transport aérien

 

L’Etat compte agir sur les facteurs de production, afin d’influer positivement sur le prix du billet du transport aérien, dans le cadre de sa politique publique visant à désenclaver les zones périphériques, a indiqué samedi à Tambacounda, Cheikh Dieng, directeur de cabinet du ministre du Tourisme et des Transports aériens.

‘’L’Etat fera des efforts; nous allons essayer d’influer positivement sur les choses afin d’alléger davantage, les (charges aux) promoteurs de ces dessertes pour, au finish, avoir une répercussion sur le prix du billet’’ de transport, a dit M. Dieng, après le vol inaugural de la ligne Dakar-Tambacounda initiée par la compagnie Transair.

M. Dieng a procédé au vol inaugural, en lieu et place du ministre Abdoulaye Diouf Sarr, initialement annoncé, à bord d’un appareil de 30 places, en compagnie d’agents du ministère, le conseiller technique du président de la République en matière d’aménagement du territoire, Mamadou Kassé, de journalistes, entre autres.

L’appareil qui avait quitté Dakar à 9 h05 pour se poser à l’aéroport de Tambacounda à 10h05, a indiqué le commandant Alioune Fall, administrateur général de la compagnie.

La compagnie aérienne compte désormais desservir la région par un vol tous les samedis, à 9 heures au départ de Dakar et retour après 30 minutes passées à Tambacounda, a-t-il ajouté.

L’objectif de la compagnie est de ‘’développer cette culture de l’avion’’ au Sénégal, a-t-il dit, notant qu’il s’agit aussi de rentabiliser les infrastructures aéroportuaires existantes qui accueille un faible trafic aérien. Ce qui représente un ‘’manque à gagner pour l’Etat’’.

Le directeur de cabinet du ministre du Tourisme et des Transports aériens, a précisé que l’effort de l’Etat pour réduire le coût du transport aérien n’est pas synonyme de subvention, mais plutôt d’allègement de certains facteurs de production sur lesquels l’Etat a un contrôle comme les taxes, entre autres.

Le prix aller simple de 100.000 francs et 182.000 aller-retour est dû en partie à la TVA, à la redevance de développement des infrastructures aéroportuaires (RDIA) ou encore de la taxe Asecna, dont doit s’acquitter la compagnie, a-t-il dit, non sans signaler que l’Etat est en train de voir comment réduire la RDIA.

Il est envisageable de réduire le coût du billet, si la société est soulagée de certaines charges et si l’avion atteint un bon taux de remplissage de l’appareil, a-t-il relevé. Ainsi pourra-t-on aller jusqu’à 60.000 aller, a-t-il noté. ‘’Si nous n’avons pas 20 à 25 passagers, nous n’allons pas nous en sortir’’, a-t-il relevé.

De ce point de vue, des combinaisons sont prévues avec Kédougou pour atteindre un certain nombre de passagers et rentabiliser la ligne.

‘’Cette ligne s’inscrit dans le plan d’ensemble de l’Etat dans le cadre de son approche politique publique pour essayer de gagner des points par rapport au désenclavement’’, a réitéré Cheikh Dieng Dieng. Il a souligné que l’Etat fonctionne sur la base d’objectifs et quiconque est prêt à l’accompagner pour les atteindre mérite son soutien.

Le PSE accorde une importance au désenclavement des différentes parties du pays, et le gouvernement a, dans ce cadre un projet d’aéroports régionaux modernes, devant soutenir cette politique, a relevé l’officiel.

Depuis un an, le gouvernement a cassé le monopole qui existait en matière de transport aérien, en ouvrant le ciel au trafic intérieur, a en outre, noté M. Dieng qui a estimé que la nouvelle ligne contribuera au développement touristique.

Il n’a pas manqué, à ce propos, de relever la pertinence de l’association du tourisme et des transports aériens dans un même ministère.

Le conseiller du président de la République, Mamadou Kassé, par ailleurs responsable de l’Alliance pour la République (APR) à Tambacounda, a fait part de sa ‘’fierté’’ de voir sa région desservie par voie aérienne. Une fierté d’autant plus grande qu’elle est assurée par une compagnie sénégalaise, a-t-il relevé.

Pour lui, c’est une ‘’frustration’’ longtemps vécue par les Tambacoundois de voir d’autres régions du pays desservies par les airs, au détriment de la leur qui est ‘’la plus enclavée’’, qui commence à avoir un ‘’début de solution’’.

ADI/AD

APS/