Alerte sur la Corniche-Ouest : Des Saoudiens au cœur d’un pillage organisé, le Maire de Dakar et le Préfet se cognent

 

L’alerte écologique organisée par la Plateforme pour l’environnement et la réappropriation du littoral a permis à ses membres de constater la poursuite des travaux du projet de construction d’une école franco-arabe sur le site du phare des Mamelles malgré toutes les dispositions administratives prises pour l’arrêt des travaux. Ces derniers, déterminés à mener la lutte contre la spoliation des terres du domaine national, envisagent de mener d’autres actions si le projet de construction irrégulière n’est pas arrêté. Les détails d’un pillage organisé sur la Corniche.

La plateforme pour l’environnement et la réappropriation du littoral attire l’attention de l’Etat sur la construction irrégulière d’une école franco-arabe sur le site historique classé des mamelles par l’ONG saoudienne WAMY. Les membres de l’association qui se sont donnés rendez-vous au niveau du chantier situé au pied même de la colline du phare, ont dénoncé avec énergie ce projet et projettent d’organiser de grandes manifestations pour empêcher la poursuite des travaux.

En effet, l’ONG saoudienne WAMY (Worly Assemble of Muslim Youth) a débuté depuis Juillet 2014 un chantier de construction de son siège et d’une école coranique sur le site classé des Mamelles à Ouakam. La Direction du Patrimoine Culturel (DPC) saisie par certaines associations avait émis en Octobre 2014 une sommation d’arrêt des travaux considérant que le siège de WAMY était implanté sans autorisation dans l’emprise du site classé des Mamelles.
« Nous sommes au regret de constater que début Janvier 2015 les travaux ont repris et que WAMY se prévaut d’une autorisation de reprise de la DPC qui considère dorénavant que leur parcelle se trouve en dehors du site classé », a indiqué une source proche des défenseurs du littoral.

Il est difficilement compréhensible que l’état qui ne dispose d’aucun plan formalisant l’emprise précise du site classé des Mamelles se permette d’en apprécier les limites selon les humeurs et pressions du moment.

‘’ Ouakam subit une agression foncière inouïe. Et malgré la loi 71-12 du 25 juillet 1971 qui protège le site du phare des Mamelles nous constatons la réalisation d’opérations spéculatives, mercantiles avec des projets comme ceux de WAMY, MA Kharafi et Sons sur ce site où aucune construction ne devrait être édifiée car c’est une zone archéologique quartenaire non aedificandi’’ renseigne Oumar Diagne membre de la plate forme pour l’environnement et la réappropriation du littoral.

Pour les membres de la plate forme, quelque soit l’utilité du projet WAMY, celui–ci constituerait assurément un précédent ouvrant la voie à la construction d’autres édifices par les propriétaires de titres fonciers et attributaires de baux restés nus jusqu’à ce jour sur la zone non aedificandi.

Peux on valablement considérer que le chantier de WAMY situé au pied même de la Mamelle occidentale et entre le phare et le monument de la renaissance n’est situé aux Mamelles dans le site classé ?

L’imprécision des textes existants et l’absence de jurisprudence sur l’emprise des sites classés ouvre la porte à des interprétations circonstancielles selon les intérêts du moment ; une clarification jurisprudentielle semble nécessaire. Aussi les associations membres de la plateforme envisagent elles de de saisir le juge administratif.

Considérant les griefs sérieux contre l’autorisation de construire délivrée à WAMY sur le site classé des Mamelles ainsi que l’existence de mentions erronées sur cette autorisation valable pour la commune de Ngor et non pas celle de Ouakam où se situe le chantier, le maire de la ville de Dakar, ayant délivrée l’autorisation début Juillet 2014 à signé en fin d’année un arrêté prononçant l’annulation de l’autorisation de construire. Cet arrêté municipal à été rejeté par le préfet de Dakar lors du contrôle de légalité effectué estimant que cet acte ne relevait plus des compétences du maire de ville après adoption de l’acte III de la décentralisation… alors que le même préfet avait validé l’autorisation litigieuse toujours après adoption de ce même acte III!

La société civile s’étonne de l’attitude partiale des services de l’État interprétant la législation des sites classés et de la décentralisation de manière contradictoire suivant l’instant et l’intérêt d’ONG étrangères.

Par conséquent donc, la plate forme exige l’annulation de l’autorisation de construire délivrée indûment a WAMY et la reprise des terrains sur l’emprise du domaine public maritime cédés a Kharafi et Sons.

OUMAR LO HEBDOMADAIRE OMLE BIEN PUBLIC NUMERO 13 MARDI 27 JANVIER 2015