Le Mexique suspendu à l’état de santé de neuf bébés

 

Au lendemain de l’explosion de gaz qui a dévasté une maternité, le Mexique est suspendu vendredi 30 janvier à l’état de santé de neuf nouveau-nés grièvement blessés, certains d’entre eux brûlés à plus de 80%.

L’explosion, qui a causé jeudi la mort d’une infirmière et de deux bébés dans l’hôpital de Cuajimalpa, un quartier populaire du sud-ouest de Mexico, a aussi fait 18 blessés graves qui souffrent principalement de brûlures et de traumatismes crâniens.

L’explosion a apparemment été provoquée par une fuite de gaz du camion citerne chargé d’approvisionner l’hôpital.

État grave

Sept des neuf bébés blessés sont dans un état grave. Certains d’entre eux présentent des brûlures sur «jusqu’à 80-90%» du corps, a indiqué le responsable pour la santé de la ville de Mexico, Armando Ahued. L’un d’entre eux pourrait être transféré vers le prestigieux hôpital américain pour enfants de Galveston, au Texas, a-t-il dit.

Vendredi matin, 39 des 73 blessés étaient encore hospitalisés. Parmi ces blessés, on comptait 13 bébés, dont neuf sont soumis à des tests ADN car ils ne portaient pas de bracelet au moment de l’accident, probablement parce qu’ils étaient en consultation externe. Les autorités veulent avant tout qu’ils soient remis sans erreur possible à leurs parents.

«Nous avons certains enfants réclamés par les papas, mais nous n’avons aucun autre moyen d’en être sûrs», a expliqué un employé de l’hôpital qui souligne que les familles des nouveau-nés traversent une phase de «très forte douleur» et qu’un soutien psychologique leur est offert.

Le tuyau d’approvisionnement en cause

Selon les premiers éléments de l’enquête, un problème dans le tuyau d’approvisionnement du camion citerne de la société Gas Express Nieto est à l’origine de la fuite, que les pompiers appelés sur les lieux peu avant l’explosion, jeudi à 7h15, n’avaient pas réussi à maîtriser.

Les trois opérateurs du camion-citerne, dont deux ont été blessés, sont détenus depuis jeudi tandis que les autorités ont ouvert une information pour «homicides, blessures et atteinte à la propriété», a annoncé le maire de Mexico, Miguel Angel Mancera.

Explosion d’une extrême violence

La société Gas Express Nieto travaille pour la ville de Mexico depuis 2007 et est actuellement chargée de fournir du gaz à 31 hôpitaux de la ville. Le procureur de la capitale, Rodolfo Rios, a souligné vendredi qu’on devait attendre les expertises pour déterminer les causes de l’explosion et les responsabilités des employés de l’entreprise.

Toutefois, Gas Express Nieto a assuré que ses employés avaient appliqué les protocoles. Elle s’est aussi interrogée sur la présence possible de gaz accumulé dans les environs de la maternité pour expliquer la violence de l’explosion.

«Nos opérateurs ont suivi la procédure établie dans ces cas. On s’est efforcé de fermer la valve de l’équipement, mais en raison de la présence importante d’hydrocarbures, ni nos opérateurs, ni l’héroïque corps des pompiers n’y sont parvenus», a expliqué Julio Larrondo, sous-directeur de l’entreprise.

Les équipes de recherche n’ont pas trouvé pour l’instant de corps dans les ruines de la maternité, mais des dizaines de personnes continuaient vendredi de retirer des décombres.

Le maire de Mexico s’est engagé à reconstruire l’hôpital, avec l’appui du gouvernement fédéral.

(afp/Newsnet)