Le coordonnateur du GCSE sur le mépris du gouvernement,« On s’attend à une longue et âpre lutte cette année ».

 

Face au mépris dont fait l’objet les syndicats d’enseignants réunis autour du grand cadre, le coordonnateur Mamadou Lamine Dianté, secrétaire général du Cusems, est sorti pour apporter une précision. « Nous sommes déterminés à faire face à quiconque, pour que les accords signés, soient respectés et mis en œuvre ».

Le coordonnateur du grand cadre des syndicats d’enseignants (GCSE) était en tournée dans la région de Tambacounda. Sur place, devant un parterre de militants et sympathisants, il a réitéré l’engagement et la détermination  du GCSE à faire respecter les accords conclus avec le gouvernement. « A l’arrivée au pouvoir du nouveau régime, l’école était dans une situation de grande turbulence. Toutefois, nous avions fait un sursaut de patriotisme pour permettre aux nouvelles autorités de s’installer afin de mieux s’imprégner de la situation. Depuis lors, rien n’a été fait ou esquissé pour apaiser la tension et voilà que prés de trois années sont passées. Nous exigeons au gouvernement de respecter les accords signés quand on sait qu’ils avaient crié sous tous les toits, que ce sont des accords réalistes et réalisables. Mais voilà qu’on constate avec amertume que ce n’était que la poudre jetée à nos yeux », déplore visiblement dépité Mr Dianté. Et c’est pourquoi, fulmine-t-il engagé, qu’ils s’attendent à une longue et âpre lutte cette année. Et c’est d’ailleurs le souhait des militants à la base, précise-t-il. Et comme griefs, le coordonnateur dit réclamer « la fin des lenteurs administratives dans la carrière des enseignants, le respect total du principe de la gestion démocratique du personnel, le respect du protocole d’accord signé », entre autres doléances. Sans cela, soutient Mamadou Lamine Dianté, « les enseignants sont déterminés à mener une longue lutte, quoique cela puisse leur couter ». Cependant, il tient à préciser que la lutte ne se fait pas contre les élèves. « La rétention des notes que nous incluons dans nos actions concerne l’administration seulement. Les élèves auront connaissance de leurs notes, c’est à l’administration que nous ne remettrons plus les notes, jusqu’à satisfaction de nos doléances ».

Le ministre de l’éducation « disqualifié ».

Selon  Mamadou L. Dianté, coordonnateur du grand cadre, il n’est plus question de discuter ou de négocier avec Serigne Mbaye Thiam, le ministre de l’éducation. « C’est un monsieur toujours aux abonnés absents. Durant toutes les réunions de restitution ou de revue du protocole d’accord, il n’a pas  daigné se présenter, regrettable », assène Mr Dianté. « C’est un manque de respect notoire à l’égard des enseignants », se désole le coordonnateur du GCSE. Suffisant pour qu’il dise ne plus discuter ou négocier avec ce dernier. Il poursuit en alertant le président en ces termes : « vous avez été élu pour prendre en compte les préoccupations des populations. L’école traverse une crise et que le ministre de l’éducation ne fait plus office d’interlocuteur valable. Prenez toutes vos responsabilités », avertit-il.  A charge, le coordonnateur des syndicats d’enseignants continue, en soulignant que leur tutelle « doit plutôt s’expliquer sur la baisse des ressources allouées aux structures déconcentrées et aux écoles au moment où le budget de l’éducation a connu un hausse. C’est à ce jeu que nous l’attendons au lieu de faire preuve de mépris à l’endroit de la famille enseignante. Il fait dans la résistance », constate atterré le syndicaliste mais, « cela nous met à l’aise à continuer à dérouler nos plans d’action. En attendant la grève totale de la journée de ce mercredi, la semaine suivante, nous observerons un débrayage à partir de 9 heures et une grève totale suivie de marche sur l’étendue du pays ». Pour terminer, Mr Dianté laissera entendre que « si l’état veut que l’année soit blanche, elle le sera s’il veut que ce soit autrement aussi, il le sera. La balle est dans le camp de l’état qui,  pour un rien  est prêt à injecter des milliards de francs. Maintenant qu’il s’agit de revendications légitimes, il fait la sourde oreille », regrette Mamadou Lamine Dianté.

Par Abdoulaye Fall/www.tambacounda.info/