Lettre ouverte à mon Frère Karim – Par Serigne Mbacké Ndiaye

 

Au moment où l’inquiétude se lit sur tous les visages, l’incertitude gagne les plus optimistes, le doute ronge les cœurs des plus sereins, je me tourne vers toi pour te demander, par un sursaut dont tu as le secret, de ramener, dans le pays, la sérénité indispensable et préalable à un dialogue fécond.

J’ai toujours été à tes cotés et je ne compte pas quitter cette posture. Malgré les critiques et les attaques dont je suis victime, je poursuis ma voie avec la conviction qui est la mienne.

Je suis donc à l’aise pour te parler.

Quand notre père, Le Président ABDOULAYE WADE, après avoir pris le pouvoir, a lancé un appel à tous les fils du pays pour venir contribuer à la construction du Sénégal, tu as abandonné privilèges et positions pour venir te battre à ses cotés. L’histoire retiendra le travail gigantesque que tu as abattu pour ton pays.

A son tour, le Président ABDOULAYE WADE t’a tout donné et s’il a perdu le pouvoir, c’est dû, en partie, à une opinion trompée par les arguments selon lesquels il veut procéder à une dévolution monarchique du pouvoir, l’autre argument qui a un lien étroit avec le premier, c’est son âge. Tout ceci pour dire qu’il t’a tout donné.

Aujourd’hui, après deux années d’attente, de patience, il a décidé de descendre sur le terrain, de se battre pour te faire libérer, au prix de sa vie.

Son attitude est louable et salutaire. Mais face à une telle situation, quelle doit être ta position ?

Notre père ABLAYE te rappelle souvent tes origines royales. C’est pour dire que tu ne dois jamais oublier que tes ancêtres se sont toujours sacrifiés pour leur peuple, pour leur patrie.

NELSON MANDELA a sacrifié 26 ans de sa vie pour défendre sa patrie et son peuple lui a été reconnaissant. Notre père ABLAYE s’est battu pendant 26 ans pour son pays et pendant 12 ans il a montré que les Sénégalais avaient raison de lui faire confiance.

Quant à toi mon cher Frère, je sais que la prison est très difficile à supporter, je parle en connaissance de cause pour avoir été arrêté et emprisonné en 1979 à Thiès parce que je défendais et protégeais notre père ABLAYE.

Tu sais bien que j’ai tout fait pour éviter que tu sois traduit devant la CREI mais les fossoyeurs de cette démarche se trouvaient dans nos rangs sans parler de ceux de l’autre coté. Malgré tout je continue mon combat pour que tu sortes de prison, que tu ne perdes pas tes droits civiques, que tous les Libéraux se retrouvent.

Ceci peut paraître difficile eu égard au contexte que nous vivons, mais je demeure convaincu que nous y parviendrons.

Cher Frère, ma conviction est que tu es le seul capable de ramener la sérénité et d’éviter à ton pays une situation regrettable.

Je te lance donc un appel pressant pour que, du fond de ta cellule, tu ramènes la sérénité dans le pays. Tu le dois aux Chefs Religieux, à ces Sénégalais qui ne t’ont jamais connu mais qui te soutiennent, à ces braves Jeunes et femmes qui, spontanément se sont constitués en Mouvements Karimistes.

Mon cher Frère, parle à toutes les personnes qui croient en toi, qui te soutiennent et le peuple saura te le rendre car c’est dans la douleur qu’on reconnait les grands hommes.

SERIGNE MBACKE NDIAYE