Naufrage: Le pilote d’un bateau-mouche parisien comparaît

 

Le pilote d’un bateau-mouche comparaît depuis mardi devant la justice. Il est accusé d’avoir causé le naufrage d’une vedette devant Notre-Dame en 2008 et la mort de deux personnes, dont un enfant de 6 ans.

Le procureur Henry Guyomar a également réclamé une suspension du permis bateau du prévenu pendant une période minimum de deux à trois ans et une amende de 1500 euros.

Pour le magistrat, la faute commise par le prévenu est «dominante». Le procureur lui a reproché «un défaut d’attention», favorisé par une consommation de cannabis.

Il a également mis en avant le non-respect par le pilote des distances de sécurité réglementaires entre navires et un excès de vitesse au-delà des 12km/h autorisés par le règlement fluvial. Le prévenu est passible d’une peine de trois ans ferme.

Compte tenu de la longueur des débats, la plaidoirie de la défense a été reportée au 31 mars. Le jugement sera ensuite mis en délibéré.

Durant la journée, le tribunal a assisté à une bataille d’experts sur la reconstitution de l’accident avant d’entendre les témoignages de victimes qui ont fait craquer l’accusé: le pilote du bateau-mouche a finalement reconnu son implication.

Deux experts maritimes désignés par les juges d’instruction, Jean-Jacques Mascart et Jean-Daniel Troyat, et un expert cité par la défense, Georges Gravot, ont exposé leur version des faits.

Manque de vigilance

Pour les deux premiers, le bateau-mouche «la Besogne» qui arrivait à grande vitesse, a violemment heurté l’arrière de la vedette «l’Alcyone», alors que celle-ci venait de pénétrer sous le pont de l’archevêché, face à Notre-Dame. Sous le choc, la petite embarcation s’est soulevée, a cogné un pilier du pont avant de se retourner et de sombrer.

La quasi-totalité des témoins présents ce jour-là sur les ponts, une péniche restaurant, sur le bateau-mouche, ainsi que les survivants de la vedette ont raconté la même histoire.

Pour Jean-Daniel Troyat, les causes de l’accident sont, outre la vitesse et le manque de vigilance, la visibilité réduite du pilote dont la cabine est située à l’arrière du bateau long de 60 mètres. L’expert a également fait état de sa fatigue après 12 heures de rotations ininterrompues, avec une seule pause, ainsi que la responsabilité de la compagnie pour avoir imposé «ces cadences de rotation pour un maximum de rentabilité».

(ats/Newsnet)