Le Saes charge l’Etat et la Banque mondiale: « Ils veulent faire des enseignants du Supérieur de simples prestataires »

 

Le vote de la Loi cadre et la précipitation dont le gouvernement a fait montre, irritent le Saes qui dénonce une volonté manifeste de semer la confusion. Secrétaire général du Syndicat autonome des enseignants du Supérieur (Saes), Seydi Ababacar Ndiaye exclut Mary Teuw Niane du débat sur la promulgation de la Loi cadre. «Celui qui coordonne et organise les négociations, c’est le ministre du Travail, Mansour Sy. Donc, M. Niane n’est pas habilité à parler de cela. On ne peut pas répondre à quelqu’un qui parle sans objet», minimise Seydi Ababacar Ndiaye dans un entretien à L’Observateur ce jeudi.

Il explique les griefs de ses collègues qui redoutent une privatisation des études supérieures, avec la mise en place d’un Conseil d’administration (Ca) de l’université tel que souhaité et formulé par le gouvernement et ses partenaires.

«On ne peut pas accepter que ce conseil-là puisse discuter d’orientation scientifique et pédagogique, créer ou supprimer des filières, recruter des enseignants ou avoir un quelconque droit de regard  sur les élections des Doyens et Directeurs des Ufr. On ne peut plus comprendre qu’il y n’ait que 5 enseignants élus dans un collège de 20 membres. Et si jamais cela se produit, le Ca pourrait se réunir en bonne et due forme, car il aurait largement le quorum pour discuter de questions scientifiques et pédagogiques sans la présence des 5 enseignants. Ce serait extraordinaire !», s’exclame le syndicaliste, qui indexe la Banque mondiale et soupçonne une volonté de privatisation de l’enseignement supérieur qui ne dit pas son nom.

«C’est ce qui se passe justement dans le domaine de la santé. Ce que la Banque mondiale veut faire, elle l’a déjà expérimenté dans le secteur de la santé et les patients se retrouvent à supporter tout le poids du fonctionnement des hôpitaux. Si cela continue, les enseignants du Supérieur seront de simples prestataires de l’Etat et les étudiants devront payer eux-mêmes leur propre formation à travers des droits d’inscription pédagogiques», a-t-il mis en garde.

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