Les élus locaux de la région de Tambacounda (est) ont demandé mercredi à l’Agence de sécurité de proximité (ASP) de les aider à sécuriser les collectivités locales en leur affectant davantage d’agents.
Ils estiment que le manque d’agents de sécurité est criant dans la région, où les effectifs de la Police et de la Gendarmerie sont jugés très insuffisants.
Les élus locaux ont exprimés ce besoin lors d’une réunion consacrée à la sécurité, en présence du directeur général de l’ASP, Papa Khaly Niang.
Le maire de la commune de Koumpentoum, Sidy Traoré, a loué le travail des trois agents mis à sa disposition par l’agence, tout en estimant que cet effectif est insuffisant pour assurer la sécurité autour des établissements de santé, des écoles et des marchés hebdomadaires.
“Nous voulons le plus vite possible une augmentation des agents de sécurité de proximité”, a-t-il dit lors de la réunion.
“Dans notre département, nous n’avons qu’une seule gendarmerie, qui n’a que 10 éléments”, a signalé Sidy Traoré, en soulignant que cet effectif ne peut pas couvrir un département comprenant 11 communes.
Il a demandé à Papa Khaly Niang d’affecter “au moins 100 agents de sécurité de proximité dans le département de Koumpentoum”.
Selon Ibrahima Ndiaye, le maire de Bamba Thialène, l’augmentation des effectifs de l’ASP est d’autant plus nécessaire que des malfaiteurs écument souvent cette commune, où ils dévalisent des banques céréalières et volent du matériel agricole.
Un autre maire, celui de Koar, s’exprimant au nom de ses collègues des communes situées dans l’arrondissement de Bala, a souhaité l’intervention des agents de l’ASP dans la protection des ressources forestières locales.
Toutes ces interventions ont fait dire au directeur général de l’ASP que “ce qui est remarquable à Tambacounda, c’est que la demande en agents de sécurité de proximité est fortement exprimée par les autorités locales”.
Il a loué le travail fait par ces agents dans les localités situées près des frontières avec les pays voisins et autour des marchés hebdomadaires.
Papa Khaly Niang a promis d’affecter davantage d’agents dans les communes situées dans le département de Tambacounda, en collaboration avec la préfecture.
En ce qui concerne la rémunération des agents de sécurité, le maire de Koumpentoum a suggéré qu’”une ligne budgétaire” soit affectée à l’ASP par les collectivités locales.
Selon lui, cette mesure pourrait permettre de recruter davantage d’agents de sécurité et de mieux rémunérer leur travail. “Soit on revalorise leurs salaires, soit la loi fait obligation aux collectivités locales de leur octroyer des indemnités”, a suggéré Sidy Traoré.
“Les privés qui auront besoin des agents de l’ASP doivent avoir des contrats avec l’agence et payer les services qui leur seront offerts”, a précisé Papa Khaly Niang, en ajoutant que les recettes générées par ces prestations “permettront de revaloriser” la rémunération des agents.
Certains élus locaux ont proposé l’intervention des agents de l’ASP dans la collecte des recettes fiscales durant les marchés hebdomadaires, surtout dans les zones situées près des frontières avec les pays voisins.
Ces agents peuvent aussi intervenir dans la lutte contre le vol de bétail, l’”abattage clandestin” et la déforestation, selon certains participants de la réunion.
“Avec le ministère de l’Environnement, on peut faire des choses très intéressantes”, a dit un représentant de la Gendarmerie, en donnant l’exemple de la région de Sédhiou où des agents de l’ASP ont, avec la collaboration de ce département ministériel, arrêté “une trentaine de trafiquants de bois”.
“Nous sommes sortis de [cette réunion] en étant très contents, informés et encouragés”, a dit le directeur général de l’ASMP.
Il s’est réjoui d’avoir appris lors de la réunion que ses services ont permis de réduire la violence lors des “navétanes”, le championnat populaire de football.
[orbit]
ADI/ESF
APS/
