Crise en Ukraine: L’Otan constate la déroute des soldats russes

 

«Les soldats russes se battent et meurent en grand nombre dans l’Est de l’Ukraine», où les séparatistes pro-russes combattent l’armée ukrainienne, a dit M. Vershbow lors d’une conférence de parlementaires européens dans la capitale lettonne. La Russie a jusqu’à présent démenti la présence de ses soldats en Ukraine. Le ministère russe des Affaires étrangères a rejeté quelques heures plus tôt les accusations américaines sur la présence de «milliers de soldats russes en Ukraine», réitérant une fois de plus que la Russie n’était aucunement impliquée dans le conflit ukrainien.

«L’Otan ne cherche pas la confrontation avec la Russie, mais la Russie ne semble plus souhaiter s’intégrer à la communauté euro-atlantique», a dit le responsable de l’Otan. «Nous voyons une Russie révisionniste, en colère, qui viole les règles internationales, qui veut rétablir des zones d’influence et qui est préparée à redessiner les frontières par la force pour atteindre ses objectifs.»

Le mythe de la Russie humiliée

 «Les actions agressives de la Russie en Ukraine reflètent une évolution qui est apparue depuis plusieurs années, de la Moldavie à l’Ukraine en passant par la Géorgie. Elle est justifiée par une fausse narration qui veut que la Russie ait été humiliée et encerclée par l’Occident depuis la fin de la guerre froide. C’est un mythe. La réalité est que depuis plus de vingt ans, l’Otan a essayé d’entrer en contact avec la Russie et non de l’isoler», a dit encore M. Vershbow.

L’objectif du président russe Vladimir Poutine «semble être de transformer l’Ukraine en un Etat en faillite, et de supprimer et discréditer les voix discordantes en Russie, pour prévenir un Maïdan russe», a ajouté le responsable atlantique dans une allusion au mouvement rebelle qui avait chassé de Kiev le président pro-russe Viktor Ianoukovitch.

«Nous ne savons pas qui a appuyé sur la gâchette»

«Nous ne savons pas qui a appuyé sur la gâchette», a-t-il poursuivi, évoquant l’assassinat de l’opposant Boris Nemtsov à Moscou vendredi dernier. Mais ce dernier «était une voix puissante en faveur de la démocratie et contre l’engagement de la Russie en Ukraine».

«Même avant cet événement tragique, on voyait de plus en plus de preuves que l’incursion russe en Ukraine est de moins en moins populaire dans l’opinion publique russe, alors que les dirigeants russes sont de moins en moins capables de cacher le fait que des soldats russes se battent et meurent en grand nombre dans l’Est de l’Ukraine», a affirmé M. Vershbow. Le conflit armé entre les forces de Kiev et les rebelles pro-russes a fait plus de 6000 morts en onze mois selon l’ONU.

(ats/afp)