Yémen: Combats dans le sud du pays, 26 morts

 

Les affrontements au sud du Yémen ont fait au total 26 morts, selon un responsable local. Ils ont éclaté à Al-Houta, chef-lieu de la province de Lahej.

Le chef de la diplomatie irakienne a condamné jeudi l’intervention militaire conduite par l’Arabie Saoudite au Yémen, se disant pour une solution «pacifique». «Nous ne sommes pas avec la frappe, et nous ne sommes pas avec l’intervention étrangère», a indiqué à l’AFP le ministre des Affaires étrangères irakien, Ibrahim al-Jaafari, dont le gouvernement lutte contre le groupe jihadiste de l’Etat islamique (EI) avec le soutien des Occidentaux et de l’Iran.

Il s’exprimait dans la station balnéaire égyptienne de Charm el-Cheikh, en marge d’une réunion des chefs de la diplomatie préparant le sommet annuel de la Ligue arabe qui doit s’ouvrir samedi.L’UE s’inquiète des «risques de graves conséquences régionales»

L’Union européenne s’est inquiétée jeudi des «risques de graves conséquences régionales», après l’intervention militaire saoudienne au Yémen contre les rebelles chiites, en se disant «convaincue que l’action militaire n’est pas une solution».

«Les derniers événements au Yémen ont considérablement aggravé une situation déjà fragile dans le pays, et risquent d’avoir de graves conséquences régionales», a affirmé dans un communiqué la chef de la diplomatie européenne, Federica Mogherini. «Je suis convaincue que l’action militaire n’est pas une solution», a-t-elle ajouté, après l’intervention militaire de l’Arabie Saoudite pour contrer l’avancée de rebelles chiites soutenus par l’Iran, qui a vivement dénoncé cette opération.Sécurité renforcée dans les installations pétrolières au Koweït

Le Koweït, membre de la coalition qui est intervenue militairement jeudi contre des rebelles chiites au Yémen, a déclaré avoir renforcé la sécurité autour de ses installations pétrolières. Ces mesures de «précaution» concernent toutes les installations pétrolières, à l’intérieur et à l’extérieur du Koweït, a précisé l’agence officielle KUNA, citant Mohammad al-Farhud, président de la Kuwait Petroleum Corp. (KPC).

La KPC coordonne son action avec ses filiales pour être prête en cas de déclaration de l’état d’urgence, a ajouté M. Farhud. Le Koweït, membre de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole, produit 2,8 millions de barils de pétrole par jour.

Des combattants des «Comités populaires» (supplétifs de l’armée pro-Hadi) se sont heurtés à des Houthis entrés dans la ville, selon la même source. Arrivés la veille dans la banlieue nord d’Al-Houta, les rebelles avaient forcé leur chemin vers le centre de la ville.

Des combats se sont déroulés près du siège de l’administration locale et du commissariat de police, ont confirmé des sources de sécurité, faisant état de la mort de treize Houthis et de cinq combattants des «Comités populaires». Ce bilan a été confirmé par le responsable.

Plus au sud, des partisans de la rébellion chiite ont fait leur apparition dans certains quartiers de la ville d’Aden, fief du président Hadi. Des accrochages les ont opposés à des groupes anti-Houtis, ont indiqué des sources militaire et de sécurité. «Huit personnes ont été tuées et 33 blessées dans ces accrochages», selon un bilan de source médicale.

Stocks d’armes pillés

Les affrontements sont intervenus après que des unités de l’armée ont déserté dans la journée leurs camps, abandonnant des stocks d’armes et du matériel militaire lourd, dont des chars de combat, ont indiqué des sources militaires. «Des habitants ont commencé à piller ces stocks d’armes et nous redoutons que ces pillages touchent l’armement lourd», a déclaré l’une de ces sources.

Ces combats surviennent aussi le jour où l’Arabie saoudite et des pays alliés ont lancé une intervention militaire au Yémen pour contrer l’avancée de rebelles chiites.

«Soutien total» de la Ligue arabe

Le secrétaire général de la Ligue arabe Nabil al-Arabi a exprimé jeudi son «soutien total» à l’intervention militaire conduite par l’Arabie saoudite pour défendre le président du Yémen face à l’avancée des rebelles chiites Houthis.

«C’est une opération contre des cibles appartenant aux Houthis qui ont mené un coup d’Etat», a jugé M. Arabi durant une réunion des chefs de la diplomatie arabes préparant le sommet annuel de la Ligue qui doit s’ouvrir samedi, dans la station balnéaire égyptienne de Charm el-Cheikh.

Les autorités yéménites avaient appelé mercredi à une intervention militaire «urgente» et l’Arabie saoudite a lancé dans la nuit ses avions de combat pour bombarder des positions des Houthis, notamment à Sanaa, dans une opération militaire «impliquant plus de 10 pays», selon elle.

Répondre rapidement

Durant la réunion de jeudi, les chefs de la diplomatie de l’Egypte et du Koweït ont affirmé que l’intervention au Yémen était une nécessité.

L’offensive des Houthis «nous a obligé à répondre rapidement et à adopter les mesures nécessaires pour rétablir la paix et la sécurité», a indiqué le ministre des Affaires étrangères du Koweït Cheikh Sabah al-Khaled al-Sabah.

Son homologue égyptien Sameh Choukri a estimé de son côté qu’«il était nécessaire qu’une coalition de pays arabes répondent à l’appel du président yéménite».

(ats)