Projet d’attentat en France: Un «féru d’informatique» attiré par le jihad

 

Actif sur les réseaux sociaux où il manifestait son attrait pour les terres de jihad, l’Algérien Sid Ahmed Ghlam, soupçonné d’avoir planifié un attentat contre une église de la banlieue parisienne, était connu des services de renseignement français. Cet étudiant «féru d’informatique», âgé de 24 ans, a partagé son adolescence entre l’Algérie et la France. En 2001, avec sa mère, il a rejoint son père, installé à Saint-Dizier, une petite ville de l’est de la France.

Deux ans plus tard, sans papiers, il doit repartir en Algérie mais après son bac, il revient en France à l’âge de 19 ans pour faire des études d’électronique, d’abord à Reims (est), puis à Paris. Dans la capitale, le jeune homme, boursier, résidait dans un foyer étudiant ultra-moderne, près duquel il a été arrêté dimanche matin, blessé à une jambe. «C’est la première fois qu’on entend parler de lui depuis qu’il a pris l’appartement, il n’y a eu aucun signalement, il payait son loyer normalement, dans les 200 euros par mois», a expliqué une porte-parole de la résidence.

Discret mais suivi par les services de renseignements

Dans sa chambre, aujourd’hui sous scellé, les enquêteurs ont pourtant retrouvé un arsenal d’armes et des documents établissant qu’il avait planifié, selon le gouvernement, un attentat «imminent» contre «une ou deux églises». Si ses voisins ne l’avaient pas remarqué, il était connu des services de renseignement français et figurait même dans un fichier, impliquant une surveillance discrète au nom de la sûreté de l’Etat. Sid Ahmed Ghlam avait exprimé sur Facebook, «comme des dizaines voire centaines d’autres, son envie de partir en Syrie» pour y mener le jihad, rapporte une source policière.

Plusieurs membres de son entourage semblent aussi avoir basculé dans l’islam radical. Mais les «vérifications sur l’environnement» de l’étudiant réalisées en 2014 et 2015 n’ont pas révélé d’éléments justifiant une enquête judiciaire, assure le gouvernement. Or, il était «en contact avec une autre personne pouvant se trouver en Syrie», et qui lui aurait demandé de «cibler particulièrement une église», selon le procureur de Paris François Molins.

Casier judiciaire vierge

Son casier judiciaire ne fait état d’«aucune condamnation», a-t-il précisé. Son nom figurait dans une seule procédure pour des faits de violence volontaires en août 2013, classée sans suite en raison du retrait de plainte de la victime. Sid Ahmed Ghlam est célibataire et sans enfant.

Mercredi matin, les policiers ont toutefois arrêté une femme de son entourage à Saint-Dizier, où vit toujours sa famille et où il se rendait régulièrement le week-end. La jeune femme, âgée de 25 ans, portait la burqa, selon des sources proches de l’enquête. «Elle n’a pas de petit ami» et «s’est convertie il y a environ deux ans à l’islam», qu’elle pratique «à fond et ne parle pas de terrorisme», a déclaré à l’AFP Angélique, soeur de la jeune femme. Son lien précis avec le suspect n’était pas clair mercredi soir.

(afp)