Yémen: Les combats continuent de faire rage

 

Les avions de la coalition ont frappé le camp d’une unité favorable aux rebelles chiites Houthis trois jours après l’annonce par Ryad de la fin de la première phase de la campagne visant à stopper l’avancée de la rébellion et de l’arrêt des bombardements intensifs.

Au moins 115 enfants ont été tués au Yémen depuis le début de la campagne aérienne lancée le 26 mars par l’Arabie Saoudite contre les rebelles chiites, a annoncé vendredi le Fonds des Nations unies pour l’enfance (Unicef). «Au moins 115 ont été tués et 172 mutilés» depuis le 26 mars, selon un bilan arrêté au 20 avril, a déclaré un porte-parole de l’Unicef, Christophe Boulierac, lors d’un point de presse à Genève. Mais le bilan réel est plus élevé car des vérifications sont encore en cours, a indiqué M. Boulierac.

L’Unicef est par ailleurs en mesure de dire qu’au moins 140 enfants ont été recrutés par les groupes armés depuis le début de la recrudescence des violences, a-t-il dit. Le 9 avril, le représentant de l’Unicef au Yémen, Julien Harneis, avait expliqué qu’un tiers des combattants des groupes armés étaient des enfants (moins de 18 ans).

Une situation qui s’explique notamment par des raisons culturelles dans un pays où «démontrer sa virilité passe par (le maniement des) armes», avait-il dit. Plus de 1000 personnes (civils et militaires) ont été tuées depuis le 19 mars au Yémen, selon les chiffres publiés jeudi par l’Organisation mondiale de la santé (OMS). Selon des statistiques publiées vendredi par le Haut-commissariat de l’ONU aux droits de l’Homme, 551 civils ont été tués depuis le 26 mars au Yémen. De son côté, le Programme alimentaire mondial (PAM) espère venir en aide à 2,5 millions de personnes dans le pays entre mai et juillet.

A Aden, grande ville du sud, des raids ont aussi visé des positions rebelles. En outr, des affrontements violents entre Houthis et partisans du président yéménite en exil Abd Rabbo Mansour Hadi ont fait rage jusqu’à l’aube, a indiqué un représentant des combattants pro-Hadi à l’AFP.

Dans la province orientale de Marib, raids et heurts ont également eu lieu dans la nuit, selon des habitants. Aucun bilan de ces violences n’était disponible vendredi matin.

Depuis le 19 mars, plus de 1000 personnes ont été tuées au Yémen selon l’Organisation mondiale de la Santé, et le coût humanitaire du conflit est énorme.

La coalition menée par l’Arabie saoudite a annoncé mardi soir la fin des raids intensifs et le commencement d’une nouvelle phase de son opération au Yémen, baptisée «Redonner l’espoir». Elle vise à la reprise du processus politique, la fourniture d’une aide humanitaire et la «lutte contre le terrorisme» dans un pays où Al-Qaïda reste très actif.

Mais les Houthis, qui ont pris en janvier le pouvoir dans la capitale Sanaa, ont demandé l’arrêt total des raids avant une éventuelle reprise du dialogue sous l’égide de l’ONU. Celle-ci vient de nommer un nouveau médiateur.

(ats/afp)