Tambacounda : renforcement de la sécurité alimentaire des ménages vulnérables, l’ONG « Secours Islamique » met en œuvre son projet « Soonoya ».

 

 

L’insécurité alimentaire a gagné certaines localités du département de Makacolibantan où manger les trois repas au quotidien est devenu chose rare. Pour appuyer les ménages et les rendre beaucoup plus résilients, l’ONG « Secours Islamique France » a lancé le projet « Soonoya » qui signifie, améliorer, appuyer en langue mandingue.

L’ONG française « Secours Islamique » veut réellement lutter contre l’insécurité alimentaire grandissante dans le département de Makacolibantan. Selon les enquêtes faites par elle sur le terrain, plusieurs ménages sont touchés par la crise alimentaire, du fait d’un mauvais hivernage, de manque d’infrastructures de base et de la rareté des ressources. C’est pourquoi, à travers son projet « Soonoya », l’ONG a offert plusieurs centaines de chèvres et de boucs dans l’optique de rendre plus résilientes les familles et leur permettre de faire face à la crise alimentaire grandissante. Selon le responsable de la base de Tambacounda, Mr Benoit Schirmer, le projet qui compte 4 volets dont l’agriculture, l’élevage, les activités génératrices de revenus et le volet sensibilisation, compte dans son volet élevage, offrir plus de trois cents chèvres Djalonké et 36 boucs Guera qui seront distribués dans 13 villages dans la commune de Makacolibantan, et par ordre de priorité, selon le niveau de vulnérabilité des populations. A en croire toujours le responsable du projet, ces bêtes distribuées vont concerner 150 familles en situation difficile dans les localités ciblées. Chacune d’elles, recevra deux chèvres qu’elle entretiendra et dont les premières portées seront destinées à approvisionner 150 autres familles de manière rotative, jusqu’à épuisement total de toutes les familles concernées. Les bêtes, renchérit Benoit Schirmer, » ont été suivies pendant un certain temps par des spécialistes qui les ont traitées et soignées ». Mieux, poursuit-il, « durant tout le temps qu’elles passeront chez les bénéficiaires, les agents de terrain formés en santé animale continueront de les suivre et de les traiter au besoin, pour avoir de meilleurs rendements. Les animaux sont gracieusement donnés aux bénéficiaires pour qui, après les premières portées données à d’autres familles, leur reviendront de droit et sera désormais leur patrimoine ». Pendant 4 jours, la distribution se fera dans tous les 13 villages ciblés, pour pouvoir atteindre les 150 ménages concernés. Les populations de Dialasaba, localité bénéficiaire du don n’ont pas manqué de montrer leur joie, en recevant les bêtes. A travers des chants et des danses, elles ont exhibé leur sentiment devant les responsables du projet. Sanding Sagna, polygame et père de plus de dix bouts de bois de dieu devant les micros des journalistes, n’est pas allé par quatre chemins pour dire toute sa joie et sa gratitude de recevoir les animaux. “Je suis cultivateur de profession et je vis aujourd’hui une grande pauvreté. L’hivernage passé n’a rien donné dans notre village. Il nous arrive souvent de n’avoir qu’un seul repas par jour et cela, des fois grâce à l’entregent des femmes qui se décarcassent pour trouver de la nourriture aux familles. Avec cet appui que le secours islamique français nous a apporté, nous ferons de sorte que le contrat soit respecté et qu’aussi cela puisse nous profiter grandement. Nous remercions vivement cette ONG qui veut vraiment nous sortir de notre misère », lance très ému Sanding Sagna.

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Abdoulaye FALL / www.tambacounda.info /