Instagram, le nouveau tremplin des mannequins

 

 

Leur monde semble fait de bouches en cœur, de bords de mer ensoleillés entre copines et de soirées visiblement bien arrosées. Leurs followers se comptent par millions et des centaines de milliers de «like» pleuvent sur chacune de leur photo: qui sont celles que Vogue a nommé Instagirls?

A moins de 25 ans, Karlie (Kloss), Gigi (Hadid), Kendall (Jenner) ou encore Cara (Delevingne) sont autant d’égéries adulées sur le web, qui, en balançant sur leurs écrans un savant mélange de fantasme et d’intimité, savent faire rêver sans trop intimider.

«Un échange de bons procédés»

Ce subtil rapport créé avec leur public change la donne et leur donne une longueur d’avance. Il fait le bonheur des marques qui voient en elles un raccourci vers une génération exigeante et parfois insaisissable, en d’autres termes: des machines à cash.

Au point que les marques de luxe «ont pris l’habitude de consulter la page ‘Social List’ du site Models.com, qui répertorie les mannequins en fonction de leur renommée sur les réseaux» note Alice Pfeiffer sur le site de M, le magazine du Monde. Engager les mannequins qui soignent leur auto-promotion et savent se marketer, «’c’est un échange de bons procédés : le mannequin gagne en sérieux et la marque en jeunesse», affirme Julie Murat, éditrice web chez l’agence Elite.

«Si un top arrive avec plusieurs miliers ou quelques millions d’abonnés sur Instagram, c’est génial pour les marques» lance l’éditrice de Harper’s Bazaar dans les pages du magazine Adweek consacré au sujet. «Surtout si la marque veut toucher un nouveau public, plus jeune, elles embauchent ces filles-là dans la seconde».

«Instagram ne fait pas tout, mais…»

Certes, il n’y a pas qu’Instagram. Le monde des it-girls est un petit cercle. Karlie Kloss est l’amie de Taylor Swift, Kendall Jenner est la sœur de Kim Kardashian, Gigi Hadid est la copine de Kendall Jenner et est elle-même apparue dans des émissions de télé-réalité où jouait sa mère ex….mannequin, et ainsi de suite.

Il n’empêche que son (omni)présence sur les réseaux a certainement contribué au succès fulgurant de certaines, comme Gigi Hadid, autrefois mannequin vaguement en vogue, aujourd’hui mannequin de l’année (littéralement).

Lors d’une interview au journal The Independent cité par M, , cette dernière donnait une leçon d’auto-promotion 2.0: «Aujourd’hui, on n’ignore plus que les marques sélectionnent les mannequins en fonction de leur habilité à s’adresser à différentes générations à travers le monde. Mon rôle est donc de montrer des aspects de ma vie auxquels les gens peuvent s’identifier».

«Et Gigi de transformer la mise en scène de l’intimité en une solide recette de succès. La jeune fille sera finalement repérée par Marc Jacobs, et deviendra la vedette des campagnes des marques Guess et Gemey-Maybelline» note M. On la retrouve d’ailleurs en couverture du magazine Adweek précédemment cité pour son numéro intitulé «Social Supermodels: comment Gigi Hadid, 19 ans, utilise Instagram et Twitter pour fonder sa célébrité ultra-mode – et les marques se l’arrachent».

«Dans le but de toucher des marques»

Même combat (gagné) pour Cara Delevigne, à coups de photos d’enfance partagées avec ses 12,8 millions d’abonnés sur Instagram (bien que loin derrière Kendall Jenner, qui en compte 26,5 millions) ou d’elle grimaçant en pyjama.

Maya Coline, mannequin française interrogée par le magazine, explique qu’avec Instagram, «on peut mettre en scène une sensibilité qui nous est propre dans le but de toucher des marques, des magazines ou des photographes qui partagent notre vision».

Lire l’article complet sur le site de M, le magazine du Monde (Newsnet)