Entre le ministre Abdoulaye Daouda Diallo et le général Papa Samba Kamara : La guerre des « principes » fait rage !

 

Entre le ministre de l’Intérieur, Abdoulaye Daouda Diallo, et le commandant de la Brigade nationale des Sapeurs pompiers, le général Papa Samba Kamara, rien ne va plus ! Estimant que son patron l’avait « poignardé dans le dos », le Général, qui fit partie des favoris pour la succession du général Abdoulaye Fall à la tête de l’Armée nationale, avait, dans un premier temps, fait contre mauvaise fortune bon cœur en continuant d’assister (rarement) aux réunions de grands commandements et services que le ministre convoquait. Il se contentait de saluer son patron du bout des doigts ou refusait carrément de lui serrer la main. Mais le climat délétère s’est accentué ces derniers jours au point que le général Papa Samba Samba Kamara a fini par bouder toutes les réunions présidées par le ministre Abdoulaye Daouda Diallo. Une véritable guerre des « principes » ! « Le Témoin » a enquêté…

L’un est le ministre de l’Intérieur, Abdoulaye Daouda Diallo ; l’autre est un général de l’Armée nationale,  Papa Samba Kamara, commandant de la Brigade nationale des Sapeurs pompiers. Un ministre et son subordonné, mais surtout deux proches collaborateurs appelés à travailler ensemble pour la bonne marche du pays en général, du ministère de l’Intérieur en particulier dont dépend justement la Brigade nationale des Sapeurs-pompiers (Bnsp) que dirige le général Papa Samba Kamara. Seulement, depuis quelques temps, une bataille fait rage entre les deux hommes. A l’origine de la brouille, l’affectation d’un officier des sapeurs-pompiers, le colonel Mamadou Ndoye, au cabinet du ministre de l’intérieur Abdoulaye Daouda Diallo comme conseiller technique. A en croire un cadre proche des deux « protagonistes », le général Papa Samba Kamara n’a jamais apprécié le fait que son ministre de tutelle lui prenne l’un de ses meilleurs officiers  sans l’aviser au préalable. Certes, les nominations  et les affectations des personnels des corps placés sous leur tutelle (les policiers et les soldats du feu pour ce qui est de l’Intérieur) font partie des  prérogatives des ministres. Lesquels, en plus, peuvent aussi user de leurs pouvoirs discrétionnaires. Abdoulaye Daouda Diallo est donc dans son droit en appelant le colonel Ndoye, un officier des sapeurs-pompiers très compétent, à ses côtés. Ce même s’il aurait dû y mettre les formes en demandant son avis au général Papa Samba Kamara, ce qui ne lui coûterait rien.  On aurait dû l’informer ne serait-ce que pour lui permettre d’asseoir son autorité et son commandement au sein de la brigade nationale des sapeurs-pompiers. Se sentant « humilié », le général Kamara  a donc choisi de saluer du bout des doigts, ou de ne pas saluer du tout son ministre de tutelle lorsqu’il consentait à venir aux réunions que ce dernier convoquait. Le climat étant devenu  plus délétère, le général Papa Samba Samba Kamara, officier à cheval sur les principes, a fini par bouder toutes les réunions présidées par le ministre Abdoulaye Daouda Diallo. Une véritable guerre de « principes » sur fond d’insubordination du chef des soldats du feu !  Et comme le « principe » est  une habitude ou un raisonnement servant de point de départ pour une collaboration franche et sincère, le général Papa Samba Kamara en fait sans doute une règle militaire.

Rappelons-le,  le colonel Mamadou Ndoye, considéré comme l’un des plus brillants officiers-sapeurs de la Bnsp, avait été affecté, dans un premier temps, à la  Direction de la Protection civile  comme directeur adjoint.  Une affectation qui avait soulevé une  vague de protestations du fait  que le poste serait destiné à un administrateur civil et certainement pas à un officier de l’armée. Car, tout officier de l’Armée occupant ce poste de directeur adjoint de la Protection civile devient dans l’ordre hiérarchique le supérieur du patron de la Bnsp  puisque ce corps est placé  sous l’autorité de la Direction de la Protection civile.  Face à cette situation source de désordre,   le ministre de l’intérieur est revenu sur sa décision pour nommer le colonel Mamadou Ndoye conseiller technique au sein de son cabinet.  Déclenchant ainsi la fureur du général Pape Samba Kamara qui, depuis lors, manifeste ostensiblement son mécontentement avant de finir par bouder les réunions convoquées par le ministre Abdoulaye Daouda Diallo. Souhaitons que le président de la République va jouer aux sapeurs-pompiers pour éteindre cette guerre des principes entre un de ses ministres qui lui sont les plus proches et un des généraux les plus respectés au sein de l’Armée nationale…

« Le Témoin » quotidien