Aminata Touré : “La page du procès Karim Wade est tournée”

 

Après l’avis du Groupe de travail des Nations-Unies recommandant à l’Etat du Sénégal de libérer Karim Wade et de le dédommager puisque victime de “détention arbitraire”, Mimi Touré rompt le silence dans les colonnes de “L’Observateur”.

“Tout d’abord, il faut mettre un terme à la confusion entretenue depuis quelques jours sur ce qui est faussement appelée une décision de l’Onu (concernant l’affaire Karim Wade). Il s’agit de recommandations du groupe de travail de la commission qui suit la mise en oeuvre de la convention des Nations-Unies relative aux arrestations arbitraires. Il faut savoir que cette commission est composée d’experts indépendants qui formulent leurs recommandations aux Etats membres qui demeurent souverains. Je dis bien souverains. Ceux qui disent que les Nations-Unies ont les moyens d’imposer leurs recommandations aux Etats ne savent pas ce qu’ils disent ou le disent sciemment pour entretenir la confusion”, déclare l’ancien ministre de la Justice, ancienne fonctionnaire des Nations-Unies, Aminata Touré, dans un entretien avec “L’Observateur”.

Selon elle, dans l’affaire Karim Wade, “la période de détention préventive est aujourd’hui dépassée avec la fin du procès et le jugement définitif. Le droit a été dit dans les conditions d’un procès équitable et la page est tournée”.

“Le Sénégal est un pays souverain, membre des Nations-Unies et n’a d’instructions à recevoir de qui que ce soit. Ce n’est d’ailleurs pas le rôle, encore moins l’objectif des commissions de suivi de l’application des conventions et traités des Nations-Unies. Ce n’est quand même pas le Conseil de sécurité !”, peste-t-elle.

“Il faut bien savoir comment marche un organe mondial aussi complexe que les Nations-Unies. D’une manière générale, ces commissions de suivi des conventions et traités encouragent les Etats signataires à s’élever au niveau des normes et standards souhaités. Laissez-moi vous dire que les Etats ne prennent pas pour argent comptant tous les avis émis par ces commissions. Par exemple, les Etats-Unis sont régulièrement interpellés sur la peine de mort, les pays européens sur les droits des migrants, la Chine sur les droits politiques, la Norvège sur ses populations autochtone et j’en passe”, explique l’ancien Premier ministre.

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