Tambacounda : 57% de fillettes précocement mariées, le CLVF en conclave pour une stratégie de communication afin d’éradiquer ce fléau

Le Comité National de Lutte Contre les Violences faites aux Femmes et aux Enfants (CLVF) tient à Tambacounda et cela pour 3 jours, un atelier de formation en techniques de sensibilisation et de communication sur les mariages d’enfants et les grossesses d’adolescents.

D’entrée de jeu, madame Diamé née Fatou Sakho, présidente du CLVF régional de souligner l’importance de la rencontre car, selon elle, cet atelier entre dans la cadre de l’une des missions du comité, c’est-à-dire de renforcer les capacités des ses membres afin de les rendre plus opérationnels sur le terrain. Cette rencontre décentralisée en est une occasion pour débattre de la situation de la région où il est noté un taux très élevé d’abandon scolaire, de grossesses d’adolescents et d’enfants. Pour la présidente régionale, « la tenue d’une telle rencontre prouve que le comité national cerne les problèmes de ses antennes ». Mme Diamé de féliciter et d’encourager la présidente pour son dynamisme à toujours œuvrer dans la protection des droits humains, des femmes et des jeunes de manière générale. Elle a aussi remercié l’UNFPA, partenaire qui a permis la tenue de cet atelier d’échanges et de sensibilisation. La présidente a alors demandé à ses membres de se retrousser les manches car, « la balle est dans notre camp ». Ce qui a alors permis à madame Penda Seck Diouf, la présidente nationale du CLVF, de se réjouir de la tenue de cette rencontre à Tambacounda qui est une région phare qui s’est distinguée de part les actions qu’elle mène en matière de défense des droits humains, mais également d’application des ces droits. « Vous avez une antenne très dynamique et remarquée au plus haut niveau, national comme international, de par la qualité de ses interventions, mais également de part les actions quelle ne cesse de mener et les prises de position ainsi que la prise en charge des victimes», souligne avec insistance la présidente nationale. Elle a aussi fait cas de l’intervention de ce comité régional au niveau de la Maison d’Arrêt et de Correction de Tambacounda. Seulement, madame Penda Seck Diouf a fait état de la persistance des violences sur les femmes et les filles. « Que ces violences soient morales, physiques(les plus avérées), psychologiques mais également économiques et sexuelles, elles sont récurrentes au Sénégal et plus particulièrement à Tambacounda ». La présidente a aussi souligné la nouveauté d’une autre forme de violence   qui nous interpelle tous et qui est entrain de prendre des proportions inquiétantes, les mariages d’enfants avec comme corolaire les grossesses d’adolescentes « d’autant plus que 10 à 12 millions de fillettes sont mariées chaque année dans le monde soit un taux inquiétant de 15% », a révélé la présidente nationale selon qui «  il urge de tirer la sonnette d’alarme parce que notre pays dépasse de loin ce taux mondial. Et la seule région de Tambacounda est à 57% de cas occupant du coup la seconde place derrière Kolda ». C’est justement cela qui a fait dire à l’adjoint au maire Bounama Kanté que chacun doit se poser la question à savoir, « quelle est sa part de responsabilité dans cette situation conformément aux engagements de notre pays pour le respect des droits humains ». « Il faut non seulement se lever et barrer la route à ce fléau, mais aussi savoir en parler », indique la présidente nationale, tout en respectant les traditions et cultures. Quant au représentant du gouverneur de région, Mr Cissokho du service régional du développement communautaire, il est revenu sur les différentes actions de sensibilisation tenues dans la région et correspondant à cette situation de mariage d’enfants. Et madame Ndèye Ndiaye Ndoye, consultante et facilitatrice de la rencontre, a abordé avec les participants, 7 séances dont certaines ont porté sur les connaissances relatives aux mariages d’enfants, leurs causes et conséquences, aux techniques et stratégies de communication, au dispositif d’alerte, au suivi et à l’évaluation.

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Ansoumana SADIO/www.Tambacounda.Info/