Proposition de loi portant règlement intérieur de l’Assemblée nationale : intervention de Abdou Mbow

 

Mes chers collègues certains de mes collègues ont cru devoirs après des nuits passés sur internet procéder à des comparaisons entre  le Sénégal et d’autre pays.
En réalité comparaisons n’est pas raison. Ceux qui invoquent le cas de la France devraient comprendre que dans ce pays l’histoire parlementaire  révèle une  évolution dans la constitution des groupes au gré des circonstances politiques. Il est vrai que depuis la réforme de 2009 en France l’effectif requis pour constituer un groupe est passé de 20 à 15 sur un total de 577 députés.
Répartis entre 6 groupes parlementaires. L’effectif moyen par groupe devait être de 90 députés, là ou au Sénégal avec deux groupes parlementaires et 150 députés nous sommes dans une moyenne de  75 députés par groupe.
D’autres collègues ont invoqués le cas du Benin, qui compte 83 députés avec un effectif de 10 % soit 9 députés. Le choix du Sénégal est donc dans le même enseigne que le Bénin.
Au Bénin 07 groupes existes et la majorité de ses groupes viennent de la coalition Présidentielle  pour bénéficier des avantages (ex le Sénégal). Est-ce que ceci se rapproche de moralité politique.
Au Burkina Faso il faut 10 députés pour 127 députés.
Au Mali jusqu’en 92 il fallait 5 députés pour faire un groupe, le nouveau règlement intérieur adopté en 2014 augmente le nombre à 10 pour moins de députés que le Sénégal.
Au Québec sur  un effectif de 125 députés il faut 12 députés pour faire un groupe, mais 12 députés appartenant au même parti.
En Tunisie il faut 10 % de l’effectif requis de surcroit dans la  plupart des pays de l’espace francophone, les groupes se constituent en renouvellement des Assemblée. En cour de législature il n’y a pas de changement possible.

Nous revenons au cas particulier du Sénégal, nos collègues qui s’insurgent contre la proposition de loi invoque  la liberté du député.
A suivre leur raisonnement, l’article 60 de la constitution qui prévoit la déchéance du mandat pour tout député qui démissionne de son parti devrait purement et simplement retirer de notre constitution. Car il faut le reconnaitre mes chers collègues, que la philosophie qui sou tend cette article 60 c’est qu’il est anormal, qu’une personne élue sur la bannière d’une liste puisse une fois élue, quitter tranquillement cette bannière pour migrer ailleurs.
Mes chers collègues les sénégalais qui nous regardent, savent qu’en 2012, si REWMI était allé seul, jamais ce parti n’aurait obtenu 10 députés dans le contexte d’alors. Il a pus les obtenir, c’est bien parce qu’il était dans la coalition BBY.
Ou se trouve dès lors la morale, lorsque élus avec les moyens BBY, on se lève un beau jour en pleine législature, sortir de BBY pour se retourner avec d’autres que nous avions combattus pour constituer un nouveau groupe politique.

Dakaractu/