Syrie: Obama prend le risque de frapper l’armée d’Assad

C’est un tournant dans la politique américaine en Syrie. Selon une information du Wall Street Journal, confirmée par des officiels sous le sceau de l’anonymat, Barack Obama a autorisé son aviation à intervenir en Syrie non seulement contre Daech et Al-Qaida, mais aussi, au besoin, contre les troupes de Bachar el-Assad.

Toutefois, «prise après de longs mois de réflexion», cette décision ne vise pour l’instant qu’à soutenir les rebelles syriens formés par l’armée américaine et les combattants de la 30e Division, un groupe d’insurgés favorables aux Occidentaux. Les frappes aériennes ne seront lancées que pour appuyer leurs avancées contre Daech ou les aider à repousser des assaillants, quels qu’ils soient.

C’est dans cette dernière nuance qu’il faut comprendre que Barack Obama n’exclut plus désormais d’engager ses chasseurs-bombardiers contre les soldats du régime.

Premières frappes vendredi

Le changement dans la stratégie américaine s’est concrétisé pour la première fois vendredi, lorsqu’un premier groupe de recrues formées par les Etats-Unis et des combattants de la 30e Division ont été attaqués dans le nord de la Syrie par des militants du front Al-Nosra, la branche syrienne d’Al-Qaida. Des frappes aériennes américaines ont alors été déclenchées pour les dégager. Avec succès.

Cela dit, l’éventualité de voir l’US Air Force bombarder des positions de l’armée du régime menaçant des rebelles formés par les Etats-Unis reste encore très théorique. En effet, le programme d’entraînement de combattants syriens lancé en mai par le Pentagone se heurte à de nombreuses difficultés. Selon CNN, seuls 60 combattants auraient été formés jusqu’ici, alors que le Pentagone avait l’ambition d’en préparer au combat plus de 5000 par année.

Crash d’un avion

Pendant ce temps, la guerre continue de faire son lot de victimes. C’est ainsi qu’au moins 31 personnes ont perdu la vie et plus de 60 ont été blessées, lundi, dans la ville d’Ariha, dans la province d’Idleb au nord-ouest, lorsqu’un avion du régime s’est écrasé alors qu’il bombardait un quartier du centre.

Depuis la fin de mars, le régime a perdu une série de villes stratégiques et symboliques dans la province d’Idleb, notamment la capitale provinciale éponyme, Jisr al-Choughour, et Ariha. Comme le précise l’AFP, ce sont les djihadistes du Front Al-Nosra et leurs alliés qui contrôlent désormais la quasi-totalité de cette province située à la frontière avec la Turquie. (24 heures)