Forum sur l’emploi à Tambacounda: les jeunes réclament un domaine agricole communautaire dans la région.

Les jeunes de Tambacounda, à travers le président du conseil régional de la jeunesse (crj) Ibrahima Traoré, ont signifié à leur ministre de tutelle, leur volonté de voir les pouvoirs publics ériger un domaine agricole communautaire dans la région. A l’instar des autres localités bénéficiaires, les jeunes veulent participer à l’émergence et à l’autosuffisance alimentaire tant souhaitées par le chef de l’Etat.

Le ministre de la jeunesse a fait face aux jeunes de la région. C’est dans le cadre du programme des vacances citoyennes que Mame Mbaye Niang animait un forum sur l’emploi des jeunes dans la salle de délibération de la mairie. Les jeunes, déterminés à abriter un domaine agricole communautaire (dac) comme leurs camarades des localités bénéficiaires, le lui ont signifié de vive voix. « Dans une région à vocation agricole par excellence, doléance ne pouvait être plus légitime », a soutenu le président du conseil régional de la jeunesse (crj) qui a prié pour que la cause soit entendue. Il poursuit toujours dans son speech, « les jeunes de la région ont besoin de soutien, de formation et surtout d’emplois viables et durables. Et avec un dac dans la région, c’est une grosse épine qui va être ôtée des pieds de la jeunesse, désœuvrée et découragée ». Le manque d’emploi des jeunes est la seule cause de l’exode rural massif des jeunes et de leur aventure périlleuse dans les eaux de la méditerranée. « La région compte le plus grand nombre de disparus dans les eaux de la méditerranée », renseigne le président des jeunes de Tambacounda qui rappelle ceux disparus à Goudiry, Makacolibantan, Bakel, entre autres localités. D’où toute l’urgence selon lui, de penser à un programme spécial pour Tambacounda.

Mame Mbaye Niang prenant la parole, a toute de suite rassuré les jeunes. « Nous avons reçu instruction du chef de l’Etat, de réaliser dans les plus brefs délais un dac à Tambacounda ». Le maire de Niani Toucouleur a promis 500 ha de terre pour abriter le domaine agricole communautaire. Cependant, renseigne le ministre, « les dac ont besoin d’une superficie de 1000 ha. Dès que la mairie est dans les dispositions de fournir la terre, au plus tard, dans 4 voire 5 mois, nous mettrons tout en œuvre, pour que le dac soit opérationnel », rassure le ministre. Pour accélérer la marche vers le développement, un nouveau plan de travail est adopté par le président qui consiste à la réalisation des dac. « Plus de 60% des populations sont des jeunes et il est nécessaire de leur faciliter l’accès à la terre pour pouvoir développer l’agriculture et tendre vers l’autosuffisance alimentaire souhaitée par le président de la république. Aujourd’hui, il est plus qu’important de promouvoir les dac car, rien que pour le mil, le pays en exporte plus de 210 tonnes par an. Et avec les dac, il est possible de régler le problème pense le ministre ».

« Il faut aussi l’émergence des comportements et des mentalités ».

Mame Mbaye a aussi profité de la présence de nombreux jeunes, pour leur faire quelques leçons de morale. Il les exhorte à adopter des comportements et attitudes républicains qui ne ternissent pas l’image de marque du pays. Pour aller vers l’émergence, conseille le ministre, « il faut d’abord une émergence dans les comportements et dans les mentalités. On ne peut pas développer le pays, si les jeunes n’ont pas conscience de ce qui les attend et de ce qu’ils doivent, vis-à-vis de leur Etat.

Financement des jeunes.

Abordant la question du financement des jeunes, le ministre informe les ayant-droit que l’argent est disponible mais, « ce ne sera plus comme avant où il était donné n’importe comment », précise-t-il. « L’argent que le FNPJ avait donné en son temps n’a été recouvré qu’à hauteur de 3% », se désole le ministre, d’où la nécessité de prendre des garde-fous, pour éviter un tel scénario. Pour prétendre à l’argent, Mame Mbaye Niang informe qu’il faut présenter un projet bancable, c’est-à-dire, établi par un ingénieur financier. « Quel que soit le projet, il faut qu’il soit bancable » pour qu’il puisse être envisagé son financement » a lancé le ministre aux jeunes.

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Par Abdoulaye Fall / www.tambacounda.info /