Guatemala: le président démissionnaire incarcéré

Un tribunal guatémaltèque a ordonné jeudi le placement en détention provisoire du président Otto Pérez, au cœur d’un scandale de corruption. Cette décision est tombée quelques heures après l’annonce de sa démission.

Le chef de l’Etat, âgé de 64 ans, est soupçonné d’avoir joué un rôle dans l’affaire «La Linea», qui porte sur des pots-de-vin réclamés en échange d’une exonération de droits de douane.

Risque de fuite à l’étranger

Invoquant un risque de fuite à l’étranger de l’ancien général de l’armée, le juge Miguel Angel Galvez a demandé son incarcération dans la caserne militaire de Matamoros, dans la capitale, jusqu’à la fin des auditions en cours dans cette affaire, qui se poursuivront vendredi. Le parquet a d’ores et déjà indiqué que celles-ci devraient déboucher sur la mise en examen de l’ex-président.

Selon son porte-parole, Jorge Ortega, Otto Pérez a signé mercredi soir sa lettre de démission et l’a transmise au Congrès, qui avait levé mardi son immunité à l’unanimité. Le parquet avait annoncé peu après avoir émis un mandat d’arrêt à l’encontre du chef de l’Etat.

«Je me suis plié au processus judiciaire pour que le Guatemala puisse aller de l’avant et qu’il n’y ait ni violences ni bain de sang», a déclaré jeudi Otto Pérez dans un entretien accordé à une radio locale.

Contexte électoral

Le Guatemala est désormais présidé, jusqu’en janvier, par Alejandro Maldonado, jusque-là vice-président. Il a prêté serment dans un climat de liesse populaire à trois jours d’élections générales programmées dimanche.

Les soupçons visant l’ancien président guatémaltèque, entré en fonctions en janvier 2012 après s’être engagé durant la campagne électorale à lutter contre la criminalité et la corruption, et l’arrestation de sa vice-présidente ont plongé depuis des mois le pays dans une grave crise politique.

Des milliers de manifestants ont envahi les rues de la capitale et d’autres villes du pays ces dernières semaines, pour réclamer son départ.

Otto Pérez n’était pas candidat à l’élection présidentielle qui doit se tenir dimanche au Guatemala, dont le favori est le candidat du principal parti d’opposition, Liberté démocratique rénovée (droite), Manuel Baldizón. (ats/Newsnet)