Doubs: Accident d’hélico: le pilote a pris la mauvaise décision

Une mauvaise décision du pilote est à l’origine de l’accident d’hélicoptère qui a coûté la vie à cinq Suisses, le 2 octobre 2014, près de Montbéliard (F), indique le rapport d’enquête français.

Le contexte professionnel et les contraintes horaires sont invoqués pour expliquer la volonté d’atterrir malgré le brouillard.

Révélé mardi par «La Région Nord vaudois», le rapport du BEA (Bureau d’enquêtes et d’analyses pour la sécurité de l’aviation civile) est daté de septembre. Sur six pages, il analyse l’accident de l’hélicoptère qui avait décollé à 8h48 de la Bléchérette, à Lausanne, pour rallier Montbéliard, dans le Doubs.

Zone recouverte de nuages

Sept personnes étaient à bord. Elles étaient toutes membres de la Fédération vaudoise des entrepreneurs (FVE) hormis le pilote. Cinq sont mortes, y compris le pilote, alors que deux autres ont été grièvement blessées.

Dans ses conclusions, le rapport souligne la responsabilité du pilote dans le crash alors que la zone était «recouverte de nuages». «Le pilote et les passagers n’ont jamais vu la piste. Il a demandé aux passagers s’ils apercevaient une ouverture dans la couche nuageuse. Il en a rejoint une qu’un passager lui avait signalée». L’hélicoptère est alors descendu, est entré dans les nuages et a heurté les arbres, note le BEA.

«Contraintes horaires»

Le pilote a pris une décision qui «l’a conduit à poursuivre le vol en dehors de conditions de vol à vue et a entraîné la collision de l’hélicoptère avec la cime des arbres sans perte de contrôle», écrivent les experts. Comme explications à ce choix, ils parlent «des contraintes horaires» et d’un possible manque de recul.

Le contexte du vol «a pu favoriser une volonté forte, bien qu’implicite du pilote, comme des passagers, d’atterrir à destination». «Le pilote, non professionnel, a pu manquer de recul pour prendre la décision de se dérouter ou d’annuler le vol. L’absence de structure professionnelle en support a pu contribuer à ce manque de recul.»

Le BEA donne les conversations radio avec l’hélicoptère. A 07h29 (09h29), le pilote dit chercher «une ouverture». Une minute plus tard, le rapport note: «bruit similaire à celui d’un impact avec le sol». L’appareil ne présentait aucune déficience technique antérieure. (ats/nxp)