A Dakar, on peut difficilement se faire une idée des dégâts causés par les motos dites « Jakarta ». D’abord, à cause d’une circulation dense, elles préfèrent plutôt rouler dans la banlieue, ensuite, leur utilisation ne faisait pas partie de nos mœurs, contrairement à ce qui se passe dans des villes comme Ouagadougou, Bamako ou Conakry.
Pour autant, avoir une idée, même approximative des accidents de la route causés par les motos, est une gageure. Surtout en l’absence de statistiques nationales. On est obligé de se rabattre sur le nombre de cas qui ne cesse d’aller crescendo et les lits qu’ils réquisitionnent dans des hôpitaux comme Principal et Grand-Yoff.
A l’intérieur du pays en revanche, il ne se passe presque de semaine sans qu’on n’enregistre de décès, ou des blessures graves chez les conducteurs. Et à l’analyse, on retrouve toujours les mêmes causes que sont la non maitrise de ces engins trop puissants, le non respect ou l’ignorance totale du code de la route, la nature du sol « dior » glissant peu propice à abriter les prouesses des deux-roues, mais aussi la jeunesse et l’imprudence des conducteurs, des ados pour la plupart.
Si on y ajoute la fatigue due à une présence de plus de 12 heures de selle par jour et la consommation d’alcool de certains « Jakartamen », il devient aisé de comprendre pourquoi tant d’accidents arrivent. Il y a un travail important à faire à ce niveau, pour une question de sécurité des utilisateurs et leurs passagers, quoi que l’Etat, sans doute sous-informé, ne semble pas jusqu’ici prendre le taureau par les cornes pour mettre un terme à ces tueries stupides de jeunes gens à la fleur de l’âge.
Pourquoi ne pas mener tout de suite une enquête pour connaître le nombre annuel de morts et prendre des mesures draconiennes pour obliger les conducteurs à se conformer au code de la route, comme les automobilistes ? Pourquoi ne pas contraindre tout le monde à avoir le permis et à porter un casque ? Important en tout cas d e passer par cette étape.
Le Piroguier