Sommet sur le climat: Nicolas Hulot fait le buzz pour sauver le climat

Nicolas Hulot fait fort! L’envoyé spécial du président pour le changement climatique a réussi, à l’occasion de la sortie de son livre Osons, plaidoyer d’un homme libre et du lancement de sa pétition, non seulement à placer son ouvrage en tête de gondole chez tous les libraires de France mais aussi à créer le buzz sur YouTube.

Pour le coup, Nicolas Hulot est présent aussi bien dans la presse de référence – tel Le Monde – que dans la presse gratuite. Alors que la conférence mondiale pour le climat (COP21) se rapproche à grands pas (décembre), l’ex-star de la télévision (Ushuaïa sur TF1) a cassé les codes de la communication politique pour faire passer son message.

«Nicolas Yolo» est le nom du double qu’il s’est inventé sur le Web. Une vidéo, réalisée avec une brochette de stars de YouTube, a immédiatement créé le buzz. Plus de 3,5 millions de vues en une journée! Autodérision et deuxième degré sont au rendez-vous: Nicolas Hulot se met en scène entouré de jeunes communicants «branchouilles» qui doivent lui concocter un message écolo à destination des plus jeunes.

La succession de sketches de Nicolas Yolo Hulot est non seulement drôle mais parvient également à faire passer un message non culpabilisant, sans aucune image catastrophique de paysage dévasté, et oriente le propos vers la mobilisation citoyenne et la responsabilité politique.

«Signez l’appel aux chefs d’Etat!» Pour les internautes, la transition est toute trouvée pour se diriger vers sa pétition, disponible sur le site de la fondation, saturé depuis le lancement de la récolte des signatures. Et Nicolas Hulot de répéter inlassablement que «la lutte pour le climat conditionne l’avenir de notre monde».

Changement de ton

Mais le fondement du message de Nicolas Hulot, au-delà du coup de communication réussi, se retrouve dans son livre-manifeste «Osons, plaidoyer d’un homme libre», qui paraît simultanément. Et l’infatigable lobbyiste de la nature (60 ans) se montre toujours aussi déterminé, voire radical. Au début de juillet, à l’occasion de la présentation de son «thermomètre des engagements», il se montrait «raisonnablement optimiste. Une dynamique s’est mise en route», glissait-il en comptabilisant les engagements des 45 pays déjà enregistrés sur les 196 attendus.

A moins de deux mois de l’ouverture de la COP21, le ton a changé. «Le G20 compte pour trois quarts des émissions mondiales! Osez admettre que les engagements actuellement sur la table des négociations ne sont pas suffisants pour limiter le changement climatique à 2 °C, mais que vous pouvez changer la donne en revoyant à la hausse vos ambitions», avance Nicolas Hulot.

Militant à la dent dure

Et si l’envoyé spécial du président a la dent dure contre les politiques, il n’est pas plus tendre avec la société civile. «Osons regarder enfin la réalité en face», lance-t-il sans ménagement. Nicolas Hulot: «Ne soyez pas trop alarmiste, ne cesse-t-on de me sermonner, vous allez effrayer. Mais si le diagnostic est faux, le traitement le sera tout autant.»

Qui, entre lyrisme et urgence, choisit de se servir des deux. «La vérité, c’est que nous sommes emportés comme dans un fleuve en crue vers notre tragédie. (…) Osons reconnaître qu’en détruisant la biodiversité, c’est notre propre sort que nous condamnons», écrit Nicolas Hulot.

Nicolas Hulot, Osons, plaidoyer d’un homme libre, Edition Les liens qui libèrent. (TDG.CH)