Attentats à Paris: Mille personnes empêchées d’entrer en France

Près de 1000 personnes représentant un risque pour la sécurité ont été refoulées avant leur entrée en France depuis la mise en place de contrôles aux frontières à la suite des attentats du 13 novembre.

Le ministre de l’Intérieur français Bernard Cazeneuve a contesté samedi toute inertie du gouvernement en matière de sécurité. Il a dressé le bilan des mesures prises dans le cadre de l’état d’urgence. «Depuis la mise en place des contrôles aux frontières, ce sont près de 1000 personnes qui ont été empêchées d’entrer sur le territoire national en raison du risque que ces personnes pouvaient représenter», a-t-il dit lors d’un déplacement à Strasbourg.

Près de 2000 perquisitions administratives ont été menées, 212 personnes placées en garde à vue, 318 armes -dont 31 armes de guerre- saisies et 312 individus assignés à résidence, a-t-il par ailleurs indiqué.

Mesures prises

Bernard Cazeneuve a visité le marché de Noël de Strasbourg et inspecté le dispositif de contrôle de la frontière par les polices française et allemande. Il a balayé les «polémiques» sur la présumée inaction du gouvernement.

«J’entends parfois, dans le bruit des polémiques, certains propos qui laissent à penser, et ce n’est pas responsable, que l’Etat n’aurait pas pris des mesures qui relèvent de sa compétence pour faire face au risque», a-t-il dit. «Toutes les dispositions ont été prises et toutes les mesures ont été appliquées, y compris sur les sujets sur lesquels au cours des années précédentes peu de choses avaient été faites».

La loi antiterroriste de novembre 2014 a permis de bloquer 90 sites et 115 adresses internet et de prononcer 205 interdictions de sortie du territoire et 75 interdictions d’entrée, a-t-il indiqué. S’agissant de la loi sur le renseignement de juillet 2015, «tous les décrets d’application concernant le premier cercle ont été pris», a-t-il précisé. Il a reconnu qu’une deuxième série restait dans l’attente.

Depuis le début de l’année, le ministère a fait expulser 34 imams et prêcheurs «proférant des propos qui appellent au terrorisme». Deux mosquées «dont les membres appelaient à la haine» ont été fermées, a poursuivi Bernard Cazeneuve.

Arrestations en Espagne

Outre la France, d’autres pays poursuivent leur traque aux terroristes. Le ministère espagnol de l’Intérieur a annoncé samedi l’arrestation en Catalogne de deux hommes soupçonnés de chercher à recruter des candidats au djihad, et d’une femme prête à se rendre en Afghanistan.

Ces trois suspects auraient, via différentes plates-formes virtuelles et réseaux sociaux, «diffusé l’idéal extrémiste de Daech et attiré des adeptes pour les envoyer dans des zones de conflit».

L’Espagne, en état d’alerte antiterroriste renforcée – niveau 4 sur 5 – depuis le mois de juin, a arrêté depuis le début de l’année 95 personnes dans le cadre d’enquêtes sur ces filières djihadistes.

La police marocaine a, elle, interpellé trois personnes, dont deux ressortissants turcs soupçonnés d’avoir des liens avec l’Etat islamique, a annoncé le ministère marocain de l’Intérieur. Ils sont soupçonnés d’activités de piratage d’équipements de télécommunication.

(ats/nxp)