La Safra peut faire bien mieux

« L’artisan occupé n’a pas le loisir d’être ambitieux. Il dort d’un sommeil paisible entre sa femme et ses enfants. Il se lève gaîment pour recommencer sa tâche, et retrouver les jouissances de la veille. » [ Pigault-Lebrun ]

La Semaine de l’Amitié et de la Fraternité (SAFRA) regroupant les villes Malienne de Kayes, Sénégalaise de Tambacounda, Mauritanienne de Sélibabi, Guinéenne de Boké, Gambienne de Bassé et Bissao Guinéenne de Gabou, se tiendra cette année à Bassé. Mon intime conviction est et demeure que la Safra devra pouvoir évoluer en Organisation Non Gouvernementale de dimension internationale, avec des projets et programmes transfrontaliers dans divers domaines intéressant les villes et pays membres.

Depuis de longues années se tient la Safra. Toutes ces années, les formes d’organisations se succèdent et se ressemblent. Ce sont des activités sportives et culturelles, une foire économique que tiennent les femmes et un symposium sur un sujet d’une brûlante actualité. Il est vrai que l’initiative a favorisé un incroyable brassage des peuples. Mais, elle pourrait être améliorée et institutionnalisée. Je pense qu’il serait beaucoup plus pertinent, qu’en l’état actuel des choses, que les responsables de la Safra méditent sur les voies et moyens d’opérer une mutation profonde, en transformant cette structure en une ONG internationale avec un accord de siège au Sénégal et à Tambacounda.

Cette nouvelle entité concevra et développera, en sus du programme traditionnel de compétitions sportives et culturelles et de la foire économique des femmes, des programmes de développement transfrontaliers dans des domaines aussi variés que la sécurité, l’agroforesterie, la santé, l’environnement et autres, (comités de vigilance, circulation armes légères et de produits chimiques dangereux dans les sites d’exploitation artisanale de l’or, traite des enfants, préservation de l’environnement, lutte contre certaines pandémies, santé de la reproduction, lutte contre l’émigration clandestine par exemple).

Je voudrais y inviter les responsables et qu’ils mettent à contribution tous les experts des pays membres de l’espace Safra afin d’examiner les voies et moyens d’y arriver dans les meilleurs délais. A mon avis, la Safra deviendrait pourvoyeuse d’emplois et elle impacterait beaucoup plus dans la sous régions avec des résultats probants. Les jeunes s’adonneront à des loisirs saints, mais aussi trouveront des moyens de transcender leurs multiples problèmes de subsistance, du moins en partie. Ce ne sont pas les partenaires techniques et financiers qui manqueront, si les programmes sont bien conçus.

A méditer

Ousmane DIA, Gestionnaire et médiateur culturel, artiste plasticien et enseignant d’arts-visuels à Genève /