Les professeurs et les élèves rendent hommage au dernier «pharaon»

 

En prélude de la célébration du 30ème anniversaire de la disparition du Pr Cheikh Anta Diop prévue le 07 février prochain, le comité de professeurs d’histoire et de géographie des lycées Seydina Issa Rouhou Lahi et le Lycée des Parcelles Assainies Unité 13 vont effectuer un pèlerinage à Thieytou où repose le savant. Pour le professeur de philosophie Abdoulaye Sow, ce pèlerinage a pour objectif de se remémorer la pensée et l’héritage du grand historien et scientifique sénégalais

Trente ans déjà que disparaissait le savant noir Cheikh Anta Diop qui a légué un héritage intellectuel et scientifique au peuple africain, alors en proie à l’aliénation culturelle. Pour la commémoration de la disparition du celèbre anthropologue sénégalais, une association de professeurs d’histoire et de géographie des lycées Seydina Issa Rouhou Lahi et des Parcelles Assainies Unité 13 a organisé avant-hier une rencontre de partage autour de cette question.

Pour le coordinateur Abdoulaye Sow, professeur de philosophie au lycée des Parcelles Assainies Unité 13, cette visite prévue le dimanche 7 février prochain va rappeler aux jeunes générations la grandeur de l’égyptologue sénégalais. «Cette sortie pédagogique permet aux apprenants de s’imprégner de la vie et de l’œuvre de Cheikh Anta Diop. Elle a aussi pour objectif de se remémorer les grands combats menés par l’historien et homme politique sénégalais qui a vu le jour un 29 décembre 1923, dans le village de Thieytou dans le département de Bambey», déclare-t-il. Pour son collègue Oumar Mbaye, professeur d’histoire et de géographie, ce pèlerinage est purement pédagogique et vise à réconcilier les jeunes apprenants avec la pensée de l’historien. «La pensée du panafricaniste doit être enseignée dans les établissements scolaires. Cet éminent génie est venu dans une période où l’Afrique est considérée comme un continent sans civilisation par les penseurs occidentaux comme Hegel, Voltaire. Face à cette volonté occidentale d’aliéner l’histoire de l’Afrique, il a fait montre d’un génie académique et d’une compétence scientifique dans la défense de nos valeurs culturelles», argue-t-il avant d’ajouter : «cet hommage au père de l’égyptologie africaine doit permettre de reconsidérer la place de l’homme dans l’esprit des Sénégalais. Nous n’avons pas le Panthéon, mais nous avons Thieytou. A l’instar des pays comme la Malaisie qui s’est appuyée sur ses propres valeurs pour se développer, le Sénégal doit revenir à ses langues traditionnelles pour promouvoir son émergence. Pour Cheikh Anta Diop, l’Afrique ne pourra jamais se développer avec des langues estrangères».

Aïssatou Diao Kane (L’as)