Kédougou : Promotion de l’emploi local, SGO tisse sa toile.

Les mines constituent indubitablement un secteur complexe et sensible obéissant à des standards qui nécessitent des profils pointus. Dans la région de Kédougou où l’avènement de Sabodala Gold Operations a suscité pas mal d’espoir en matière d’emploi, la société développe des stratégies appropriées pour tenter, tant bien que mal, de recruter au plan local le maximum de jeunes.

Le visiteur qui débarque pour la première fois dans la mine de Sabodala et au niveau des installations industrielles est frappé par une chose, la présence de jeunes originaires de la région de Kédougou qui parlent un excellent anglais tout comme des femmes qui conduisent des camions de 100 tonnes. Tous sont presque formés sur place et ont acquis une expérience qu’ils pourraient à coup sûr monnayer ailleurs. « Sabodala Gold Operations, à travers sa politique de recrutement, œuvre à promouvoir, d’un point de vue qualitatif et quantitatif, l’emploi des jeunes dans la région de Kédougou selon une procédure établie de manière à attirer plus de candidatures de Sabodala et environs et de la région de Kédougou », expliquera le directeur des ressources humaines de la compagnie qui ajoutera que « les offres de recrutement, avant d’être diffusées sur le plan national, sont en priorité publiées auprès de la communauté et à Kédougou par le biais de la commission locale de recrutement et de l’inspecteur du travail et de la sécurité sociale de Kédougou ». A en croire Modou Diaw, il est très clairement établi que 50% des effectifs actuels de l’entreprise sont issus des villages ceinturant le site du projet et de Kédougou, et 49% proviennent des autres régions du Sénégal. Parmi ces jeunes, 95% sont titulaires, selon le type d’activité générée, de contrats à durée indéterminée.

Pour voir plus clair dans cette situation qui inspire d’autres projets miniers, il ya au total 481 travailleurs issus de la région dont 43 femmes, 5 cadres et 16 agents de maîtrise dont une femme.

L’emploi non qualifié, une politique inclusive de recrutement.

 femmes-sgo« Concernant le recrutement de la main d’œuvre temporaire, et pour donner la priorité aux opportunités d’emplois à SGO aux jeunes issus des villages environnants, il a été institué par arrêté préfectoral une commission locale de recrutement avec laquelle l’entreprise a choisi de collaborer dans le respect de la législation du travail », indique le responsable des ressources humaines. Toutes les sollicitations sont adressées à cette structure composée des chefs de villages, des représentants des jeunes des différents villages, du sous-préfet de l’arrondissement de Sabodala ou de son représentant, du maire de Sabodala ou de son représentant, d’une secrétaire interprète et des représentants de SGO. Dans le même sillage, et ayant en ligne de mire le souci de promouvoir la qualification de certains jeunes recrutés par le biais de la commission locale en collaboration avec l’inspection régionale du travail et de la sécurité sociale de Kédougou dans les villages jouxtant le projet de la compagnie, ceux-ci sont formés comme opérateurs d’engins ou de camions. « Comme la compagnie ne veut guère s’arrêter en si bon chemin, nous avons récemment transféré de la base vie de l’entreprise où ils étaient préposées à des travaux d’entretien, des travailleurs recrutés dans les villages environnants vers le département de la mine afin de les former sur des métiers techniques inhérents à la mine, permettant du coup de garantir leur employabilité et de soutenir leur progression professionnelle au sein de l’entreprise et les tests continuent avec les 75% restant du groupe en vue de les transférer aussi vers le département des mines », a relevé M. Diaw. D’autres stratégies sont également conçues et mises en œuvre par SGO par pallier le faible niveau de scolarisation des travailleurs, un programme de mise à niveau linguistique est en cours sur le site pour mieux les préparer à des formations techniques. Dans ce sillage, une entité comme l’Office National de la Formation Professionnelle (ONFP) est mise à contribution. Un partenariat est aussi ficelé avec le lycée technique, industriel et minier de Kédougou dans le cadre du programme dit de « Développement des compétences » de l’entreprise, histoire de former les jeunes aux métiers de la mine. « Entre 2012 et 2015, 95 étudiants de Kédougou ont été reçus pour des stages de formation », a laissé entendre le patron des ressources humaines de SGO.

Une vision à long terme saluée par tous.

sgo-Pour combler le gap en termes de ressources humaines, l’entreprise a opté pour la promotion de l’excellence et l’encouragement des élèves de la contrée à jeter leur dévolu sur les filières scientifiques et techniques. 12 filles du lycée technique, industriel et minier de Kédougou ont reçu des bourses scolaires. « De même, SGO, en collaboration avec ce lycée de Kédougou et le collège de Sherbrooke (Canada), envisage la création et la mise en place de cycles de Brevets Techniques au niveau du lycée technique, industriel et minier de Kédougou. Même si le financement de ce projet proviendra entièrement d’un autre partenaire stratégique du lycée qui est le collège de Sherbrooke, SGO, à travers son département « Traitement du Minerai » va pleinement jouer sa partition dans la conception, l’élaboration et la validation des contenus des programmes, modules et syllabus, de cours avec une prise en compte particulière des besoins en formation de la mine », indique-t-on du côté du département des ressources humaines.  Mieux, « les étudiants inscrits dans ces programmes seront reçus en stage d’immersion et de perfectionnement en vue de contribuer à l’acquisition de leurs savoirs – faire. Il s’y ajoute que l’entreprise va participer au recyclage des professeurs à travers des visites d’études et des séances de travail sur le site minier de Sabodala en vue de les permettre de se familiariser avec les dernières technologiques (machines ou appareils) utilisées dans la mine » a souligné le responsable des ressources humaines.

L’Inspecteur du Travail et de la Sécurité Sociale de Kédougou confirme.

Joint par nos services, l’Inspecteur du Travail et de la Sécurité Sociale de Kédougou confirme la volonté des responsables de SGO de promouvoir l’emploi local. Mamadou Mbengue soutiendra se fonder sur les contrats et demandes d’emploi qu’il reçoit régulièrement. D’ailleurs, il mettra en relief le fait que plus de 50% des employés du projet viennent des régions de Tambacounda et Kédougou. S’agissant des emplois non qualifié, il a aussi souligné l’existence de cette commission locale de recrutement et la forte propension à recruter des jeunes issus des villages situés dans l’emprise du projet, ce qui, à son avis, est compréhensible si l’on se réfère à certaines dispositions du code du travail qui voudraient que le travailleur issu d’autres zones de résidence puisse bénéficier de logement et autres commodités.

Le coordonnateur national de Publiez Ce Que Vous Payez apprécie et demande d’aller plus loin.

Ibrahima_Sorry-DialloCette volonté affichée et traduite en actes des responsables de SGO de prioriser les emplois locaux a été saluée à sa juste valeur par le coordonnateur national de Publiez Ce Que Vous Payez. Selon Ibrahima Sory Diallo, « cette politique a été tout le temps prônée par les acteurs de la société civile officiant dans le domaine de la gouvernance du secteur géo extractif et, si Sabodala Gold Operations s’y active, en mettant à contribution les services techniques administratifs nécessaires et en paraphant des conventions de partenariat avec des structures de formation professionnelle, en octroyant des bourses pour cultiver l’excellence et encourager surtout les jeunes filles à embrasser des filières scientifiques et techniques, nous ne pouvons qu’applaudir », a noté M. Diallo, par ailleurs secrétaire exécutif de l’ONG « La Lumière », pionnière au Sénégal en matière de plaidoyer pour une gestion responsable et transparente des ressources minérales au profit des communautés, surtout celles directement impactées. Seulement, ajoutera-t-il, « nous voudrons inviter Sabodala Gold Operations à aller plus loin en augmentant le nombre d’élèves boursiers et à intéresser tous les collèges de la région naturelle même du Sénégal Oriental comme maintenant l’on parle de pôle territoire, à inciter ses partenaires stratégiques à militer en faveur de la création justement au niveau de ce pôle, d’un institut spécialisé sur les métiers des mines , à sécuriser les emplois crées tout comme à favoriser la promotion interne des jeunes déjà formés sur place ». Pour conclure, Ibrahima Sory Diallo n’est pas loin de penser que le fameux cadre de dialogue et de concertation institué à Sabodala, et qui est entré en hibernation pour l’on ne sait quelle raison, doit être redynamisé et que, « de la même manière qu’il y a une commission de recrutement au niveau local à Sabodala, il doit être institué une commission au niveau régional que le gouverneur se chargera de diriger ».

Boubacar Dembo TAMBA / www.tambacounda.info /