Tambacounda : 10 ans d’activité du programme Epargner Pour le Changement, près de 800 millions de francs mobilisés par les femmes rurales.

Le programme Epargner Pour le Changement (EPC), initié par Oxfam et mis en œuvre par l’ONG « La Lumière, vient de fêter ses 10 ans d’activité. Lancé en Aout 2006 dans la région de Kédougou, le programme a aujourd’hui capitalisé près de 800 millions de francs par les membres des groupes EPC, grâce à leurs mises hebdomadaires variant entre 25 et 2000f, selon les localités et les possibilités des membres.

Le programme Epargner Pour le Changement (EPC) lancé par l’ONG « La Lumière » a véritablement porté ses fruits. Démarré en 2006 dans la région de Kédougou, il a été élargi aux femmes de la région de Tambacounda l’année suivante, avant de toucher celles de Kolda, une année après. Aujourd’hui, se réjouit le coordonnateur de l’ONG « La Lumière », il y a dans les différents comptes de ses différentes membres, près de 800 millions de nos francs collectés, 789.804.885f pour être exact. Selon le secrétaire exécutif de l’ONG « La Lumière », maitresse d’œuvre du programme, « ces montants collectés sont le fruit total des mises hebdomadaires des femmes qui varient entre 25 et 2000 FCFA selon les localités et les possibilités des membres. L’objectif recherché dans la mise en place de ce programme consistait à lutter contre la pauvreté dans les zones d’implantation ». Il s’agissait surtout, renchérit Ibrahima Sory Diallo, d’améliorer la situation de vulnérabilité des femmes en milieu rural car, note-t-il assez-souvent, « ce sont des conditions très difficiles que vivent ces dernières dans les campagnes ». Cependant, se réjouit-il, « aujourd’hui, grâce à l’accompagnent de son organisation, les femmes rurales ont su tirer leurs épingles du jeu. Près de 800 millions de francs sont aujourd’hui logés dans leurs comptes et grâce à ces montants collectés, elles peuvent avoir des prêts et développer des activités génératrices de revenus sans que des intérêts exorbitants ne leur soient infligés par les institutions de micro finance qui souvent, leur prêtaient de l’argent moyennant des taux d’intérêt trop élevé. Aujourd’hui, ce sont elles mêmes qui se prêtent de l’argent car, c’est le fruit de leurs mises qui leur sert aujourd’hui de fonds de roulement. Notre ONG n’a fait que les apporter l’accompagnement et l’aide nécessaires à la mise en place du programme. Nous leur fournissons juste un animateur qui loge avec eux et travaille à la mise en place du programme dans la zone. Toute l’assistance nécessaire et l’expertise requise leur est gracieusement offerte par l’animateur que l’ONG a mis à leur disposition », explique Ibrahima Sory Diallo. C’est pourquoi, il dit se féliciter aujourd’hui de la réussite du programme dans toutes les zones d’implantation. A ce jour, informe-t-il, « 1318 villages ont été couverts dans les trois régions, avec un nombre de groupes crées et formées égal à 2570 groupes ». Il poursuit toujours dans ses explications qu’en termes de bénéficiaires, 60.158 femmes sont jusque-là touchées par le programme, s’enorgueillit le patron de l’ONG « La Lumière ».

Création de groupes EPC plus.

Après avoir senti que le programme a véritablement porté ses fruits et pour un renforcement de capacités des groupes EPC matures (groupes ayant reçu et maitrisé toutes les informations), d’autres modules ont aussi été développés par le programme.

EPC Business a été introduit dans le programme. A en croire M. Diallo, il permet la création d’activités génératrices de revenus, l’exploration de nouvelles opportunités de business, entre autres. Après le business, il a aussi été lancé EPC Citoyenneté. Cet aspect lancé en 2012, permet aux femmes de connaitre leurs droits et devoirs dans la société, de renforcer le leadership et les capacités des femmes en milieu rural, pour faire entendre leurs préoccupations, entre autres.

EPC mobile Banking a lui aussi vu le jour en 2014, informe toujours Ibrahima Sory Diallo. Il œuvre toujours en faveur de la femme rurale. Ce programme leur permet de sécuriser les fonds des groupes en remplaçant les caisses d’épargne par des comptes téléphoniques. Il permet aussi aux membres de faire facilement des transactions, renchérit M. Diallo, visiblement très ému.

Abdoulaye Fall / www.tambacounda.info /