Des agents de SFD de Kédougou, Kolda, Sédhiou et Tambacounda initiés à la finance islamique

Des agents de systèmes financiers décentralisés (SFD) des régions de Kédougou, Kolda, Sédhiou et Tambacounda ont entamé, vendredi, un séminaire de deux jours au cours duquel ils seront initiés à la finance islamique.

Cette rencontre qui se tient dans la capitale orientale, entre dans le cadre de la mise en œuvre de la composante “ligne de financement islamique” du Projet d’appui au développement de l’entreprenariat féminin et de l’emploi des jeunes (PADEF-EJ). Le séminaire s’adresse aux chefs d’agence, superviseurs et responsables de caisse du Crédit mutuel du Sénégal (CMS) de l’ACEP et du Crédit solidaire des quatre régions concernées.

Il s’agira de leur “expliquer le mode de fonctionnement, les conditions d’accès à la ligne de financement islamique”, a expliqué Oumy Diao Seck, coordinatrice du PADEF-EJ.

Cette composante vise à “aider les femmes à obtenir des financements à hauteur de leurs moyens”, a-t-elle ajouté.

D’un coût global de 22,5 millions de dollars (environ 11 milliards de francs CFA), dont une contrepartie de 2,5 millions de l’Etat du Sénégal, le PADEF, financé par la Banque islamique de développement (BID), comporte une composante ligne de financement islamique d’un montant de 4 milliards de francs CFA, destinée à accorder des prêts à des femmes pour le développement de leurs activités.

Cette ligne peut permettre l’octroi de crédits de 500.000 à 50 millions de francs CFA à des femmes qui ont une micro-entreprise ou une PME. “La finance islamique est un excellent outil de développement, parce qu’elle permet de financer des activités concrètes”, a-t-elle dit, notant qu’elle met l’accent sur l’achat de biens tangibles comme des moyens de production, des équipements et des intrants, pour leur permettre de mener leurs activités.

Grâce à l’accompagnement qui va avec, elle permet d’éviter les détournements d’objectif, et par conséquent, les difficultés de remboursement. Les femmes sénégalaises, toutes catégories confondues, sont pour l’instant éligibles, surtout celles qui ont des projets à forte valeur ajoutée. Le projet concerne les 14 régions du pays et toutes les catégories de femmes, compte non tenu de leur religion, pourvu seulement que les activités soient licites au regard de la charia. Selon le gouverneur Bouya Amar, qui avait présidé la cérémonie d’ouverture du séminaire, ce projet est en droite ligne des deux mamelles du Plan Sénégal émergent (PSE), dont la transformation socio-économique.

Les femmes sénégalaises sont parmi les principaux acteurs de développement, d’où l’importance de leur accès au financement, a-t-il dit, ajoutant que ce projet devrait contribuer à la création d’activités génératrices de revenus et d’emplois. “Qui gagne la bataille de l’emploi, gagne la bataille du développement”, a-t-il poursuivi. “Aujourd’hui, la finance islamique gagne du terrain”, a fait remarquer M. Amar, laissant entendre qu’elle représente une opportunité à saisir pour faire face à ces préoccupations jugées majeures.

Il a invité les responsables du projet à abréger les délais de décaissement et à “beaucoup travailler” sur le suivi-évaluation, conformément aux instructions du chef de l’Etat, “pour corriger à temps les impairs, au lieu d’attendre la fin du projet pour tirer un bilan, à un moment où le coup est déjà parti”.

Les principes et fondements de la finance islamique, la “Mourabaha” comme mode de financement, ses modalités pratiques et une étude de cas, les principales difficultés liées à sa mise en œuvre, entre autres, sont au menu de cette formation.

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