La commune de Kédougou a abrité ces derniers jours la journée de lancement des «greniers des enfants». Ce projet porté par le programme agricole et nutritionnel pour la sécurité alimentaire au Sénégal Usaid/YaaJeende vise à vaincre la malnutrition dans la région.
3 004,5 kg de céréale, 931 kg d’arachide, 272,75 kg de haricot, 5 kg de sucre et 134,75 kg pour les autres produits comme le pain de singe, le tamarin, le miel, les fruits et légumes : c’est la collecte qui a été faite lors de la caravane des «greniers des enfants» qui s’est tenue à Kédougou ces derniers jours. Ndèye Coumba Sène Niang, superviseur nutrition, explique que ladite caravane a pour objectif de «rendre disponibles les ingrédients toute l’année pour améliorer la situation nutritionnelle des enfants» et éradiquer la malnutrition dans la région pour ne pas dire les zones d’intervention du projet. Conscient que le risque de mortalité et de morbidité est plus élevé chez les enfants malnutris, la prévention de cette malnutrition fait partie intégrante des actions prioritaires du programme de développement agricole et nutritionnel pour la sécurité alimentaire au Sénégal (Usaid/YaaJeende) pour réduire l’insuffisance pondérale et la malnutrition chronique.
C’est pourquoi, en plus de la nécessité de connaître le principe des mélanges multiples et la maîtrise de la technologie locale de fabrication de la farine enrichie, la mobilisation des ingrédients reste essentielle ; d’où l’importance de ladite caravane qui a sillonné 54 villages de la région. Elle a permis l’installation de 54 «greniers» au niveau des communes de Sabodala, Fongolimbi, Dimboli, Khossanto, Dakatéli et Dar Salam. Ces «véritables magasins» vont permettre de stocker dans chaque quartier et village les produits tels que le maïs, le mil, l’arachide, le niébé, le sucre, les produits de cueillette, les fruits ou les légumes et tout autre produit entrant dans la fabrication de la farine enrichie.
Des études ont montré que les mères et gardiennes d’enfants ignorent la notion d’une alimentation équilibrée qui respecte le principe des mélanges multiples. Cette ignorance se traduit par une alimentation complémentaire pauvre en éléments de construction et de protection pour les enfants. Pourtant, ces organismes jeunes et fragiles ont un besoin accru en protéines et micronutriments qui les protègent des carences alimentaires et toute autre pathologie. A en croire Mme Niang, superviseur du programme nutrition à Usaid/YaaJeende, «les produits infantiles industriels sont tributaires à l’accessibilité économique et géographique». Selon elle, la vulgarisation d’une «technologie locale» accessible à la communauté et à moindre coût s’avère «nécessaire». Cependant, pour permettre une appropriation de cette technologie par les mères et gardiennes d’enfants, les produits doivent être disponibles à tout moment et en tout lieu.
Améliorer la résilience des communautés
Revenant sur l’importance de ces «greniers», Mme Niang assure : «Nous promouvons la mise en place des greniers des enfants pour améliorer la résilience des communautés à faire face à la malnutrition.» Notre interlocutrice de poursuivre : «C’est une garantie de la disponibilité de ressources alimentaires surtout lors des périodes de soudure. Ainsi, à travers cette stratégie, le projet espère que beaucoup d’enfants pourront échapper à la malnutrition au grand bénéfice de la communauté.»
Les prochaines étapes de ladite caravane vont concerner la formation de tous les groupes «debbo gallé», c’est-à-dire des femmes de ménage en peulh, sur la fabrication de la farine enrichie jusqu’à la préparation de la bouillie. Cette formation va permettre de renforcer 482 groupes, soit 7 230 femmes en âge de reproduction formées sur la fabrication locale de farine enrichie. Le programme Usaid/YaaJeende a travaillé en étroite collaboration avec les Groupes de travail citoyen (Gtc), les collectivités locales, les Comités locaux de pilotage (Clp) et les Volontaires de nutrition communautaire (Vnc) lors de la mise en œuvre de cette initiative.
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