Italie: Ils projetaient des attentats à Rome, Bari et Londres

Du port de Bari au quartier d’affaires de Canary Wharf, à Londres, en passant par le colisée et le cirque Maxime à Rome: telles étaient, selon les photos contenues dans leurs téléphones portables, les cibles potentielles des membres de la cellule terroriste liée à Daech arrêtés mardi en Italie. C’est ce que les enquêteurs ont révélé après l’interpellation de trois suspects – deux à Bari et un à Milan. Deux autres membres du groupe auraient quitté l’Italie pour l’Afghanistan il y a plusieurs jours.

Dans le port des Pouilles, ce sont deux Afghans qui sont tombés aux mains des carabiniers. Ils étaient au bénéfice d’un titre de séjour humanitaire délivré en 2011 pour l’un, la semaine dernière pour l’autre. Ce dernier résidait encore dans un centre d’accueil pour demandeurs d’asile.

En plus des présumées activités terroristes, les deux Afghans arrêtés s’adonnaient également au trafic de migrants en Italie, en Hongrie et à Calais, d’après une comptabilité déchiffrée par les enquêteurs.

Opérations suicides

Selon Roberto Rossi, l’un des procureurs en charge de l’affaire, cité par l’agence ANSA, «les suspects faisaient partie d’un réseau de soutien logistique lié à ISIS (ndlr: une des appellations de Daech) et à l’émirat islamique d’Afghanistan (…). Ils auraient apporté leur soutien à des individus prêts à accomplir des opérations suicides.»

Toujours selon le procureur Rossi, «les images contenues dans les portables des suspects n’ayant aucune valeur touristique, elles peuvent être considérées comme des images de repérage en vue de commettre des attentats».

Propagande djihadiste

Par ailleurs, les portables des suspects contenaient également des images et des vidéos de propagande djihadistes et des chants de préparation au martyre. On voit également un des prévenus posant fièrement avec un fusil M-16 ou encore des marines mutilés, ainsi qu’une photo montage de Barack Obama grimé en âne.

Plus surprenant encore, on peut découvrir un selfie d’un des suspects en compagnie du maire de Bari, Antonio Decaro, lors d’une marche en faveur des migrants organisée le 10 septembre dernier.

Enfin, relève le procureur Rossi, «bien qu’apparemment sans moyens financiers, les deux suspects arrêtés à Bari ont beaucoup voyagé en décembre dernier». Ils ont ainsi été repérés, seuls ou ensemble, sur des vols Bari-Londres via Milan, Bari-Paris, Bari-Kaboul via Istanbul. Bref, en neuf jours, ils ont «visité» sept villes.

(24 heures)