Syrie: Le Hezbollah accuse des sunnites d’avoir tué son chef

Le Hezbollah a annoncé vendredi la mort de son chef militaire en Syrie, Mustafa Badreddine, l’un des cinq membres du mouvement chiite accusés du meurtre de Rafic Hariri, l’ancien premier ministre libanais.

«Selon les informations préliminaires, une grande explosion a visé l’un de nos postes près de l’aéroport international de Damas, tuant le frère commandant Mustafa Badreddine et blessant d’autres personnes», a indiqué le parti qui combat les rebelles en Syrie auprès des troupes du président Bachar el-Assad.

Un missile ?

«Nous allons poursuivre l’enquête pour déterminer la nature et les causes de l’explosion et savoir si elle est due à un bombardement aérien, à un missile ou à un tir d’artillerie», a-t-il précisé dans un communiqué. Le Hezbollah est l’ennemi juré d’Israël et classé «organisation terroriste» par les Etats-Unis.

Quelques heures plus tôt, le Hezbollah avait annoncé dans un précédent communiqué laconique la mort de Mustafa Badreddine, l’un des cinq membres du mouvement chiite accusés du meurtre de Rafic Hariri, l’ancien Premier ministre libanais.

En martyr

«Il a dit il y a quelques mois, ‘je ne reviendrai pas de Syrie, sauf en martyr ou en portant le drapeau de la victoire’. Et il est revenu aujourd’hui en martyr», a déclaré le Hezbollah dans une déclaration diffusée par sa chaîne de télévision Al-Manar.

Bardreddine était responsable du dossier de la Syrie, où la guerre fait rage depuis cinq ans entre troupes du régime, rebelles et djihadistes. Il avait remplacé au poste de commandant en chef militaire Imad Moughniyé, assassiné en 2008 à Damas, le Hezbollah imputant cet assassinat à Israël qui a démenti toute implication.

Ses funérailles devaient avoir lieu à 17h30 locales (16h30 en Suisse) dans la banlieue sud de Beyrouth, fief du Hezbollah.

La route de l’aéroport de Damas est considérée comme plus ou moins sûre et praticable, par rapport aux autres fronts de guerre enflammés en Syrie. Elle est la cible de peu d’attaques depuis deux ans.

Imputé à Israël par le Hezbollah

En décembre 2015, Samir Kantar, une personnalité du Hezbollah incarcérée pendant près de 30 ans en Israël, a été tué dans un raid aérien près de Damas. L’assassinat a été imputé alors à Israël par le Hezbollah.

Le 11 avril, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a admis publiquement et pour la première fois que son pays avait attaqué des dizaines de convois d’armes en Syrie qui étaient destinées au Hezbollah.

Mustapha Badreddine, ainsi que trois autres personnes, font l’objet de sanctions financières du Trésor américain depuis juillet 2015 pour leur «soutien actif (du parti) au régime Assad et des actions terroristes du Hezbollah»

Selon le Trésor, septembre 2011, Badreddine avait accompagné le chef du Hezbollah Hassan Nasrallah lors de rencontres à Damas avec M. Assad pour discuter de la «coordination stratégique» alors que la Syrie commençait à s’enliser dans la guerre civile après la répression de la révolte contre le régime quelques mois plus tôt.

(afp/nxp)