Koussanar : des femmes rurales formées et équipées pour la transformation de produits locaux

Quelque 90 femmes membres de 11 groupements de l’arrondissement de Koussanar (Tambacounda) ont bouclé, vendredi, une quinzaine de jours de formation en transformation de produits locaux, au bout desquels elles ont reçu un lot de matériel de près de 8 millions de francs CFA, pour la suite de leurs activités.

Cette session de formation, tenue dans les locaux de l’Institut national de pédologie (INP) de Koussanar, s’inscrit dans le cadre de l’Initiative en faveur de la résilience rurale (4R), un projet d’atténuation des changements climatiques, financé par l’ONG Oxfam et le Programme alimentaire mondiale (PAM). Il est exécuté par l’ONG La Lumière.

Les bénéficiaires de cette session ont été formés à la transformation primaire et secondaire du maïs et du mil, ainsi qu’à la fabrication de jus de “bissap”, tamarin, pain de singe, gingembre. Les modules ont porté, notamment, sur le triage, le décorticage, le lavage, le séchage, le conditionnement et l’emballage.

Les femmes bénéficiaires ont reçu aussi des notions en technique de vente, a indiqué la formatrice, Fatoumata Diop Bèye, Grand prix du chef de l’Etat pour l’autonomisation de la femme en 2012.

Cette formation avait pour objectif de mettre en place des unités, pour transformer des produits destinés à l’exportation. “Ce qui m’a le plus plu dans cette formation, a-t-elle commenté, c’est qu’elle a concerné des femmes issues des zones les plus reculées, les plus oubliées”.

A travers cette activité, l’ONG La Lumière semble avoir trouvé la 5e composante du projet 4R, en perspective son éventuelle pérennisation, à savoir la valorisation des produits locaux, qui “peut valablement accompagner” les quatre autres composantes, a relevé Madior Fall, chef du bureau du PAM à Tambacounda.

Le projet 4R repose sur la création d’actifs durables, à travers l’aménagement des bas-fonds, le transfert des risques, avec l’assurance agricole, la réserve contre les risques, avec les systèmes d’épargne, et la prise de risques calculée, à travers le crédit.

Lancé il y a quatre ans, le projet 4R qui touche actuellement 5.000 ménages – environ 45.000 personnes -, dans 11 communes de la zone de Koussanar. Sa mise en œuvre a été étendue aux régions de Kolda et Kaffrine, a indiqué M. Fall, faisant part de son souhait de voir ces femmes participer à Foire internationale d’agriculture et des ressources animales (FIARA). L’adjoint au gouverneur chargé du développement Abdou Khadre Diop, s’est réjoui de la tenue de cette “rencontre de développement”, tout en invitant ses initiateurs à “ratisser large”, en allant au-delà du département de Tambacounda.

Récemment des femmes du département de Koumpentoum ont exprimé, lors d’une rencontre, un besoin en formation de cette nature, a-t-il rapporté, ajoutant que le Fonds de financement de la formation professionnelle et technique (3FPT) sera là appuyer de telles initiatives. “C’est après la formation que commence le travail”, a-t-il tenu à rappeler aux femmes formées, qu’il a invitées à être “des vecteurs de formation”, une fois de retour chez elles.

Pour Ibrahima Sory Diallo, secrétaire exécutif de La Lumière, cette formation s’inscrit dans la continuité des autres aspects du projet 4R, qui favorisent la production, la constitution de banques céréalières ou encore l’accès au crédit.

A propos des équipements d’un coût de près de 8 millions de francs CFA remis symboliquement aux femmes, M. Diallo explique que cet appui vise à donner aux bénéficiaires la possibilité de concrétiser leur savoir-faire. “Nous voulons en faire des femmes leaders”, a-t-il ajouté, avant de signaler qu’un animateur sera mis à leur disposition, pour les accompagner un an durant, après la fin du projet, prévue en décembre prochain.

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