Pays-Bas: Anis Bahri sera remis à la France

«Le tribunal ne voit aucune raison de refuser votre remise (aux autorités françaises, ndlr) et l’autorise donc», a déclaré le juge Hans Kijlstra, lors d’une audience dans un tribunal très sécurisé de la banlieue d’Amsterdam, en présence du suspect. «C’est clair», a répondu celui-ci en français, le juge s’assurant qu’il avait pu suivre la lecture de sa décision, à l’aide d’une interprète.

Anis Bahri, vêtu d’une chemise bleu clair et les cheveux gominés vers l’arrière, avait été interpellé dans la rue le 27 mars à Rotterdam (Pays-Bas) à la demande de Paris. Il avait alors sur lui une carte sim, un téléphone portable, une fausse carte d’identité bulgare et 772,75 euros en liquide.

Né à Montreuil, à l’est de Paris, et domicilié dans le Val-de-Marne, un département de la région parisienne, il est soupçonné d’avoir été mandaté par l’organisation Etat islamique (EI) pour commettre un attentat en France avec Reda Kriket, un ex-braqueur arrêté à Boulogne-Billancourt (Hauts-de-Seine) quelques jours avant lui.

45 kilos de munition

A l’issue de sa garde à vue, celui-ci avait été mis en examen pour «participation à une association de malfaiteurs terroriste criminelle, c’est-à-dire en vue de la préparation d’un ou plusieurs crimes d’atteinte aux personnes», notamment. Dans l’appartement de Rotterdam où séjournait Anis Bahri, avaient été retrouvés 45 kilos de munition, notamment deux types de balles, toutes deux utilisées dans des kalachnikovs. Ni explosif, ni armes n’avaient été saisis.

Il s’était opposé à son extradition, assurant avoir peur d’une condamnation à la perpétuité sans possibilité de libération et de «traitements inhumains» dans les prisons françaises. Des arguments que les juges ont rejetés, rappelant également que le parquet ne désirait pas entamer de poursuites aux Pays-Bas.

Reda Kriket et Anis Bahri sont soupçonnés de s’être rendus en Syrie entre «fin 2014 et début 2015», selon le procureur de la République François Molins. Depuis leur retour, ils étaient suspectés «de faire des allers-retours entre la France, la Belgique et les Pays-Bas». Cette affaire est distincte de l’enquête sur les attentats de Paris et Bruxelles, même si certains liens entre des protagonistes ont pu être établis. (afp/nxp)